Des chars de l’armée du Zimbabwe aperçus près de Harare créent la confusion
La situation était confuse mardi au Zimbabwe, où un convoi militaire de plusieurs chars a été aperçu roulant vers la capitale Harare en fin de journée, au lendemain des menaces proférées par le chef de l’armée à l’encontre du régime de Robert Mugabe, réclamant la fin de la «purge» au sein du parti au pouvoir, le Zanu-PF.
«J’ai vu un long convoi de véhicules militaires, dont des chars, il y a environ une heure. Je ne sais pas dans quelle direction ils allaient», a confié à la presse, une vendeuse se trouvant à proximité du centre commercial Westgate.
Sur les réseaux sociaux, une vidéo amateur montre également un convoi militaire, sans qu’il soit possible de connaître le lieu ni la date de la prise de vue.
Mais ces rumeurs interviennent au lendemain des déclarations menaçantes du chef d’état-major de l’armée, le général Constantino Chiwenga, qui a exigé que « la purge actuelle, qui vise clairement les membres du parti [Zanu-PF, au pouvoir,] qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance, doit cesser immédiatement ».
«Nous devons rappeler à ceux qui sont derrière ces dangereuses manigances que lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’armée n’hésitera à intervenir », a-t-il martelé.
Ces menaces du général Chiwenga sont intervenues après l’annonce du limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa.
Cependant, la Zanu-PF, a démenti mardi toute tentative de putsch, via son compte Twitter. « Il n’y a pas de coup d’État en cours au Zimbabwe », écrit le parti au pouvoir sur son compte officiel. La branche jeunesse du parti a également fait savoir dans un communiqué qu’elle s’opposait vivement à une prise de pouvoir de l’armée.
Réagissant à la menace du chef de l’armée, le principal parti d’opposition zimbabwéen, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), s’est clairement positionné contre une prise du pouvoir des militaires.
Mais ces événements ajoutent à l’incertitude régnant dans le pays depuis la décision la semaine dernière du président Mugabe, 93 ans, de révoquer le vice-président Emmerson Mnangagwa, pourtant longtemps pressenti comme dauphin du président.
A la tête depuis 37 ans d’un régime autoritaire et répressif, Mugabe a été investi par la Zanu-PF pour la présidentielle de 2018, malgré son âge avancé et la fragilité de son état de santé.