Côte d’Ivoire : L’énigme outre Gbagbo
Ca y est ! Après 4 mois d’un bras-de-fer inédit, où la Côte d’Ivoire a été tiraillée entre deux présidents, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, le pouvoir du premier ne tient plus qu’à un fil et l’accession à la magistrature suprême du second, adoubé par la communauté internationale, n’est plus qu’une question de jours ou même d’heures. Mais, la grande question, c’est celle de savoir, et après ?
Avec le conflit postélectoral, lequel a atteint son apogée ces dernières semaines avec des combats à l’arme lourde, la Côte d’Ivoire a perdu beaucoup d’infrastructures. La reconstruction de celles-ci nécessitera des sommes faramineuses et difficiles à réunir. A cela s’ajoute tout ce qui a été détruit depuis le commencement de la rébellion en 2002. Un travail de titan auquel Ouattara devra s’attaquer incessamment, sans compter le redémarrage des multiples projets inachevés à l’instar du troisième port d’Abidjan et de l’autoroute reliant la capitale économique à Bouaké.
Par ailleurs, la filière ivoirienne du cacao doit également être réformée. Actuellement, faute d’organisation et de rénovation, elle est talonnée de près par celle du Ghana, candidat très sérieux aux rênes mondiales de la matière première chocolatière. La résolution de ce problème est périlleuse dans la mesure où les propriétaires des champs de cacao sont mal connus. Alassane Ouattara devra lever ce préalable avant tout autre initiative.
Aux deux précédents défis qui s’érigent devant Alassane Ouattara se greffent une multitude d’autres dont l’incertitude dans la production pétrolière ivoirienne, laquelle peut être de 50 000 barils/jour pour l’un tandis qu’elle atteint 80.000 barils/jour pour l’autre, et les nombreux arrangements contractés par l’ancien régime avec les entreprises étrangères de la place, lesquels devront être revisités. Comme quoi, ce ne sera pas évident de prendre le pouvoir après une décennie d’instabilité.