L’opposant Raila Odinga promet des actions contre la «parodie d’élection» au Kenya
Pour obtenir la tenue d’une nouvelle élection, dans les 90 jours comme il le souhaite, l’opposant Raila Odingaa annoncé ce mardi, la création d’une «campagne de résistance nationale», sans préciser s’il saisirait en annulation la Cour Suprême, comme pour le premier scrutin du 8 août dernier.
Raila Odinga qui avait appelé au boycottage des élections, car il estimait qu’elle ne pourrait jamais être libre et équitable, a estimé mardi qu’«on ne peut pas en rester là avec cette parodie d’élection», au lendemain de la proclamation de la victoire de Kenyatta avec 98% des voix. Selon lui, le fait de ne rien faire, reviendrait à valider «la fin du scrutin électoral comme moyen d’instituer le gouvernement au Kenya».
Dès la proclamation le 11 août de la victoire de Kenyatta, il a déjà dénoncé une «mascarade» électorale, comme il l’avait fait en 2007 et en 2013.
Le Kenya parait désormais plus divisé après cette nouvelle présidentielle boycottée par l’opposition et qui a connu la plus faible participation (38%) de l’histoire du pays. Cette crise s’est exacerbée suite à l’annulation par la cour suprême, de la présidentielle du 8 août, qui avait vu la réélection de Kenyatta, avec un taux de participation de 79,5%.
La Cour suprême avait justifié cette décision par des irrégularités dans la transmission des résultats, faisant porter à la Commission électorale, la responsabilité de ce scrutin «ni transparent, ni vérifiable».
Le président de l’IEBC avait lui-même émis des doutes sur la capacité de la Commission à garantir un scrutin crédible, confortant la décision d’Odinga de boycotter le dernier scrutin qui s’est tenu malgré les incertitudes.
Au moins quatre personnes ont été tuées par balle et des dizaines d’autres blessées dans des bidonvilles de Nairobi et l’ouest du pays, le jour du vote.
Au moins 44 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police, ravivant les terribles souvenirs de la présidentielle de fin 2007 qui avait débouché sur les pires violences politico-ethniques depuis l’indépendance du pays et fait au moins 1.100 morts.