RDC : L’Onu accuse une milice soutenue par l’armée d’avoir tué au moins 64 personnes
Selon un rapport de l’ONU présenté mercredi à Kinshasa, au moins 64 civils ont été tués en avril par une milice soutenue par les forces armées au Kasaï, dans des violences qui ont secoué cette région du centre de la République démocratique du Congo.
Ces tueries ont été commises entre le 14 et le 26 avril 2017 « dans le cadre d’opérations de traque des membres de la milice de Kamwina Nsapu et d’une campagne de représailles contre les communautés lulua et luba », indique le rapport.
Abdoul Aziz Thioye, chef adjoint du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme (BCNUDH) a déclaré lors d’une conférence de presse que les « miliciens Bana Mura » ont alors « exécuté sommairement au moins 64 personnes, dont 9 femmes et 21 enfants, et violé au moins 41 femmes et 2 enfants », « avec le soutien actif de militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo qui, dans certains cas ont été directement responsables de l’exécution extra-judiciaire d’au moins 17 civils, dont un enfant ».
Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, a immédiatement mis en garde ceux qui « veulent saboter les enquêtes judiciaires » en cours en RDC sur les violences au Kasaï. « Il faut donc cesser de faire des communiqués parallèles », a-t-il dit.
Le Kasaï a été secoué par des violences impliquant miliciens et forces de l’ordre. Les violences déclenchées en septembre 2016 après la mort d’un chef traditionnel (KamwinaNsapu) ont fait plus de 3.000 morts en une année.
A propos de ces violences, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a tiré la sonnette d’alarme,mercredi, sur la situation en République démocratique du Congo, où plus de 4,5 millions de personnes sont des déplacés internes ou réfugiés à l’extérieur du pays.
Adrian Edwards, le porte-parole de l’institution a fait cas lors d’une conférence de presse que 3,9 millions de personnes sont déplacés internes, 620 000 réfugiés répartis dans plus de 11 pays africains.
Le climat politique est tendu en RDC en raison de la non-tenue des élections. L’opposition accuse le président Kabila de se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution qui lui interdit de se représenter pour avoir réalisé plus de deux mandats à la tête du pays.