Centrafrique, «une crise oubliée» selon le secrétaire général de l’ONU
Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré ce mercredi à la veille de son déplacement en Centrafrique du 24 au 27 octobre, que le conflit dans ce pays est «une crise dramatique mais une crise oubliée».
«La Centrafrique est très loin des attentions de la communauté internationale. Le niveau de souffrances du peuple mais aussi les drames subis par les humanitaires et les forces de maintien de la paix méritent une solidarité et une attention accrues», estime le patron des Nations Unies dans un entretien à l’AFP et à RFI.
Guterres a rappelé que «depuis le début de l’année … 12 travailleurs humanitaires et 12 soldats de la paix» ont été tués en Centrafrique, ce qui démontre, a-t-il déploré, « à quel point la situation s’est dégradée».
De nouveaux affrontements meurtriers ont éclaté mercredi dans le sud-est du pays et «auraient coûté la vie à de nombreux civils» entre Alindao et Bangassou, dans une région en proie à des tensions depuis mai, selon des sources de l’ONU.
Ce mercredi à Pombolo, «il y aurait eu des violences d’une grande ampleur, nous avons envoyé un hélicoptère, ainsi que des troupes depuis Bangassou», dans le sud-est du pays, a déclaré à la presse Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission de l’Onu dans le pays (Minusca).
La zone située entre Bangassou, occupée depuis le mois de mai par des groupes anti-Balaka (milices à majorité chrétiennes), et Alindao, fief du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC, un groupe armé peul issu de l’ex-Séléka à dominante musulmane), est le théâtre de violences depuis plusieurs mois.
Ces groupes armés se disputent des ressources naturelles et des zones d’influence, en prétendant assurer la défense de populations et communautés locales. Les violences impliquent des milices anti-Balaka à majorité chrétienne et des groupes issus de l’ex-Séléka à dominante musulmane.
La crise est née du renversement de l’ex-président François Bozizé par les milices de la Seleka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-Balaka.