Les Etats-Unis désapprouvent l’élection de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU
Les Etats-Unis ont estimé mardi que l’élection de la RDC, «connu pour sa répression politique» est «une preuve de plus du manque de crédibilité du Conseil des droits de l’Homme et de la nécessité de le réformer afin de le sauvegarder».
La République démocratique du Congo a été élue lundi pour siéger au Conseil des Droits de l’Homme (CDH) des Nations unies avec 151 voix sur 193, pour la période 2018-2020.
Alors que la ministre congolaise des Droits humains Marie-Ange Mushobekwa voit en ce nouveau siège «au sein du Conseil», «des défis à relever pour promouvoir les droits de l’homme partout dans le monde», l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley qui s’apprête à se rendre prochainement à Kinshasa, déplore une sélection de candidats qui ne permet ni opposition ni concurrence.
Selon Nikki Haley, le pouvoir de Kinshasa est «connu pour sa répression politique, sa violence faite aux femmes et aux enfants, ses arrestations et détentions arbitraires, ses homicides et disparitions illégales».
Les Etats-Unis ont aussi vivement critiqué les pays africains ayant soutenu la candidature de la RDC et exigé une reforme du CDH, car disent-ils, «les droits de l’Homme sont trop importants pour laisser un système dépassé continuer à exister sans être contrôlé ni réformé».
Mais dès l’annonce de son admission, plusieurs ONG soulignaient le risque que la RDC puisse être «juge et parti» au sein du Conseil, en faisant référence au déroulement de l’enquête onusienne sur les crimes commis aux Kasaï.
Lundi, plus de 150 organisations congolaises de défense des droits de l’homme avaient invité dans un communiqué, les membres des Nations unies à s’opposer à l’entrée de la RDC, jugeant que «cela enverrait un mauvais signal pour un pays qui est loin d’être exemplaire en matière de respect et de promotion des droits humains».
Louis Charbonneau, directeur de plaidoyer auprès de l’ONU à Human Rights Watch, avait déjà déclaré le 12 octobre dans un communiqué que l’entrée de la RDC serait «un affront cinglant aux innombrables victimes des exactions du gouvernement et au travail des courageux activistes congolais».
Mais la ministre Marie-Ange Mushobekwa a assuré lundi que « l’entrée au Conseil n’entravera pas le déroulé des enquêtes…toutes les personnes soupçonnées d’être impliquées dans des atrocités seront poursuivies et condamnées».