Le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental en tournée dans la région
Le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, a entamé ce lundi à Rabat, sa première tournée régionale, une visite «protocolaire» qui vise principalement à «nouer les contacts» dans l’objectif de relancer la médiation entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario qui est gelée depuis 2012.
Durant son séjour à Rabat, l’ex-président allemand, nommé en août par le nouveau secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, devait avoir des entretiens notamment avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avant de poursuivre sa tournée à Alger, dans les Camps de Tindouf et en Mauritanie. Il devrait ensuite présenter un compte-rendu de sa mission, devant le Conseil de sécurité à New York.
Mercredi et jeudi, Horst Köhler est attendu à Tindouf à l’extrême sud-ouest de l’Algérie, où il doit rencontrer la population de deux camps de refugiés et avoir des entretiens à huis-clos avec les dirigeants du Front Polisario.
Köhler a été nommé en remplacement du médiateur américain Christopher Ross, qui avait démissionné en mai après huit ans d’une mission marquée par des tensions entre le Maroc et l’ONU. Le royaume avait accusé le diplomate américain de «partialité», lui retirant en 2012 sa confiance.
Le nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutterres a affirmé en avril dernier, vouloir impulser une «nouvelle dynamique» autour de ce conflit. Le Conseil de sécurité a alors adopté une résolution de soutien à une reprise de négociations et prolongé jusqu’à fin avril 2018 le mandat des casques bleus de la Minurso, chargés notamment de surveiller le cessez-le-feu signé en 1991.
Le Maroc a célébré lundi le 42e anniversaire de l’annonce par le roi Hassan II de la «Marche verte», le 16 octobre 1975, qui avait «abouti à la libération des provinces du sud» du joug colonial espagnol.
Le royaume contrôle depuis lors une grande partie de cette ancienne colonie espagnole qui couvre une immense étendue désertique de 266.000 km2. Soutenu par l’Algérie, le Polisario, qui a autoproclamé une République sahraouie (RASD), réclame un référendum d’autodétermination au moment où le Maroc limite son offre à une large autonomie du territoire contesté, sous sa souveraineté.
Les observateurs et les spécialistes de ce litige territorial s’accordent à souligne que l’Algérie en constitue la clef de voûte et sans le consentement politique du régime algérien, le conflit risque de s’éterniser, expliquant que sans l’aide et la parrainage algérien le Polisario n’aura aucune raison d’être.