Le Togo interdit désormais les marches durant les jours ouvrables de la semaine
Le gouvernement togolais a décidé d’interdire les marches les jours ouvrables dans le pays, dans le souci de préserver la paix sociale et les activités économiques, alors que la coalition de l’opposition a annoncé une marche le mercredi 18 octobre prochain.
Le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpéssi et son collègue de la sécurité, Yark Damehane ont annoncé mardi à la presse qu’après avoir fait un bilan des manifestions dans le pays depuis le 19 août 2017, le gouvernement a pris la décision d’interdire les marches de lundi à vendredi.
Pour le gouvernement, les manifestations politiques ont causé beaucoup de torts au pays, avec des pertes en vies humaines. Il a donc pris cette décision qui vise, selon le ministre de l’administration territoriale, à préserver la paix sociale. Cependant les meetings et réunions politiques seront tolérés les jours ouvrables.
Les marches peuvent être organisées les week-ends, mais leur point de départ doit désormais être le point de chute, a martelé M. Boukpéssi, soulignant que ce ne sont pas toutes les manifestations politiques qui sont interdites en semaine.
Cette décision intervient alors que plutôt dans la journée, la coalition de l’opposition a annoncé une marche le mercredi 18 octobre prochain, qui aura pour point de chute le siège de la Cédéao (Communauté économique et de développement en Afrique de l’Ouest) au Togo.
En effet, l’opposition togolaise a fait savoir qu’elle ne rencontrerait pas la mission de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dirigée par la nigérienne Aïchatou Mindaoudou Souleymane. Cette mission qui devait séjourner du 10 au 13 octobre à Lomé a été annulée à la dernière minute.
Depuis fin août, l’opposition organise des « marches de la colère » pour obtenir des réformes instaurant une limitation des mandats présidentiels et le départ du président Gnassingbé.
Un projet de réforme constitutionnelle prévoyant notamment la limitation à deux mandats présidentiels sera soumis à referendum d’ici à la fin de l’année.
Mais l’opposition dénonce un texte allant à l’encontre de ses revendications, n’étant pas rétroactif, ce qui permettrait au président de briguer deux nouveaux mandats à partir de 2020.