Des sénateurs américains pressent Donald Trump de sanctionner à nouveau le clan Kabila
Sept sénateurs américains ont adressé dernièrement une correspondance au président Donald Trump pour lui demander des sanctions additionnelles contre Kinshasa au cas où le pouvoir congolais persiste à retarder les élections.
Autour de Cory Booker, élu démocrate du New Jersey et représentant principal de son parti au sein du sous-comité sur l’Afrique du Sénat américain, six autres sénateurs démocrates se disent préoccupés par la situation politique et sécuritaire en RDC.
Washington devrait utiliser les moyens à sa disposition pour « affecter les calculs des individus » qui ont une grande influence sur le président Kabila afin de le « pousser à changer sa conduite », soulignent ces sénateurs dans leur lettre.
Le président Kabila a failli, selon eux, à appliquer de bonne foi des termes clés de l’accord politique du 31 décembre 2016, conclu avec l’opposition. Cet accord prévoit un gouvernement de transition inclusif, l’abandon des poursuites contre les prisonniers politiques, la libération de l’espace médiatique, et la création d’un comité de suivi de l’accord.
L’accord du 31 décembre évoqué par les sénateurs américains prévoit également l’organisation des élections d’ici la fin de l’année 2017 et la cogestion de la période préélectorale.
Cependant, au moment de l’application de l’accord, Joseph Kabila, dont le second mandat présidentiel est arrivé à terme le 19 décembre dernier, a choisi de nommer les dissidents du Rassemblement de l’opposition, à la fois à la tête du gouvernement et du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).
Les évêques catholiques, initiateurs et médiateurs de ces pourparlers entre le gouvernement et le rassemblement de l’opposition, mais aussi des partenaires internationaux de la RDC, n’ont pas apprécié ces différentes nominations.
Les sénateurs rappellent que les sanctions ciblées contre les acteurs politiques congolais, imposées par Washington et l’Union européenne, ont permis de négocier l’accord du 31 décembre.
Si l’entourage de Kabila se dit « surpris » par la demande de nouvelles sanctions américaines, côté opposition, l’on se réjouit en revanche de cette sortie des sénateurs américains.