Maroc: La cour d’appel refuse la liberté provisoire pour des protestataires du Rif
La justice marocaine a refusé jeudi la demande de liberté provisoire déposée par 18 militants du mouvement de contestation dans la région du Rif, dans le nord du pays, placés en détention préventive à Casablanca.
Ces militants et sympathisants du « Hirak », du nom donné localement à ce mouvement, sont incarcérés depuis plusieurs mois après de violentes manifestations contre ce qu’ils estiment un retard de développement de la région du Rif par rapport au reste du pays.
Les 21 accusés, dont trois comparaissent libres, sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage » ou « conspiration contre la sécurité intérieure ». Ils risquent jusqu’à 20 ans de prison ferme.
Leur procès ouvert en début de semaine devant la cour d’appel, a été ajourné au 17 octobre à la demande de policiers et de représentants de l’Etat marocain s’étant portés partie civile.
Mais avant le report de l’audience, les avocats des détenus avaient eu le temps de demander au président de la Cour d’accorder une remise en liberté provisoire à leurs clients et la possibilité d’être transférés dans un hôpital pour ceux qui ont entamé une grève de la faim. Ces deux requêtes ont été rejetées jeudi par la Cour.
La cour a également refusé jeudi d’accorder la liberté provisoire au journaliste marocain Hamid El Mahdaoui qui a comparu mardi. Il est accusé de « manquements à son obligation de porter à la connaissance des autorités une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Le roi du Maroc a reçu, en début de semaine, les conclusions des rapports d’audit qu’il avait demandés à son gouvernement en juin dernier pour déterminer les raisons des retards de l’exécution des projets de développement dans la région d’Al Hoceima, épicentre d’un mouvement de contestation qui a duré des mois en 2017.
Selon un audit, il n’y a pas eu de malversation ou de fraude, mais par contre d’énormes retards dans l’exécution du programme de développement de cette ville.
C’est à travers ce projet évalué à 600 millions d’euros, que l’État marocain entend désenclaver définitivement cette région historiquement frondeuse et en faire un véritable pôle économique.