Libye: Boris Johnson très critiqué pour ses déclarations
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a été vivement critiqué après avoir déclaré, mardi que la Libye pourrait devenir attractive pour les touristes et les investisseurs si toutefois elle parvenait à « se débarrasser des cadavres ».
Boris Johnson, qui s’est rendu en août en Libye, avait affirmé lors du congrès annuel des conservateurs à Manchester que des entreprises britanniques voulaient investir dans la ville de Syrte.
Selon lui, « elles ont la vision brillante de faire de Syrte le prochain Dubaï », mettant en avant le « sable blanc, la beauté de la mer » et les « jeunes habitants brillants » de la ville. Mais « la seule chose qu’ils ont à faire est de se débarrasser des cadavres », a-t-il ajouté avant de rire.
Mais ses commentaires sur Syrte, où le groupe Etat islamique a été vaincu en décembre dernier, ont été vivement critiqués par l’opinion notamment par l’opposition.
Pour l’élue travailliste Emily Thornberry, en charge des Affaires étrangères dans l’opposition, parler de ces morts « comme d’une plaisanterie, comme d’un simple désagrément » avant que les investisseurs britanniques ne transforment la ville en station balnéaire est « incroyablement grossier, impitoyable et cruel ».
« Ce commentaire incroyablement grossier (…) est une nouvelle preuve que Boris n’est pas fait pour ce poste », a pour sa part déclaré la députée du parti Libéral-Démocrate Jo Swinson, qui souhaite que le ministre soit démis de ses fonctions.
Boris Johnson dont la carrière politique a été marquée par ses propos polémiques et sa personnalité controversée, s’était déjà fait remarquer en octobre 2016, en qualifiant le continent africain de « pays » lors d’un discours d’une convention du parti conservateur à Birmingham.
La Libye est déchirée depuis la chute de la dictature de Mouammar Kadhafi en 2011. L’accord de Skhirat signé sous l’égide de l’ONU, fin 2015 au Maroc, donne sa légitimité au gouvernement d’union (GNA) qui ne réussit toutefois pas à imposer son autorité. Il est notamment confronté à une autorité rivale au pouvoir dans l’Est du pays, avec le soutien du controversé maréchal Khalifa Haftar.
Cependant, des représentants des autorités libyennes se disputant le pouvoir, réunis depuis la semaine dernière en Tunisie, ont progressé pour amender l’accord de Skhirat sur la transition politique dans le pays.