Togo: Nouvelles manifestations de l’opposition pour le retour à la constitution de 1992
L’opposition togolaise est à nouveau descendue dans la rue mercredi, première étape de deux jours de manifestations en vue du retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle.
La journée décrétée comme celle de l’« ultime avertissement » par la coalition de l’opposition, a encore mobilisé des milliers de Togolais à Lomé et en province pour exiger des réformes constitutionnelles.
Plusieurs cortèges de manifestants ont convergé vers la plage de Lomé où on pouvait lire sur les pancartes, « Libération du Togo, c’est maintenant » ; « Togo debout » ; « En aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats »…
Cependant à Mango, dans l’extrême nord du pays, aucun attroupement n’a été constaté mercredi. Une situation que les leaders du mouvement expliquent par la crainte de la répression exercée par les forces de l’ordre.
Les manifestations des opposants au régime de Faure Gnassimgbé se sont intensifiées depuis le 19 août, pour réclamer le retour à la constitution de 1992, qui pourrait empêcher le président de briguer un quatrième mandat à la tête du pays.
Début septembre, le gouvernement avait tenté un geste d’apaisement en soumettant au vote du Parlement un projet de réforme constitutionnelle, prévoyant notamment la limitation à deux mandats présidentiels.
Dans un communiqué conjoint publié mercredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine (UA), le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ont pris acte « de l’adoption du projet de loi constitutionnelle visant à modifier les articles pertinents de la Constitution togolaise ».
Mais l’opposition dénonce un texte allant à l’encontre de ses revendications, car n’étant pas rétroactif, ce qui permettrait au président de briguer deux autres mandats à partir de 2020.
Les trois organisations ont cependant appelé « le gouvernement à fixer une date pour l’organisation du référendum sur le projet de loi constitutionnelle » et ont encouragé « l’opposition à saisir cette occasion pour faire avancer les réformes constitutionnelles ».