Togo: Mission de la Francophonie sur fond de crise politique
Une mission politique de haut niveau de l’organisation internationale de la francophonie (OIF) conduite par Aichatou Mindaoudou Souleymane, ancienne chef de la mission onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci) se rendra au Togo du 10 au 13 octobre.
Cette mission est appelée à analyser le contexte sociopolitique global dans le pays, et à identifier les secteurs pour lesquels l’action de la Francophonie pourrait être utile à cette étape, précise l’Organisation de la Francophonie.
De ce fait, des rencontres sont prévues avec les autorités togolaises, les acteurs politiques et de la société civile, les responsables d’institutions impliquées dans la vie démocratique, ainsi que les partenaires bilatéraux et multilatéraux.
La délégation de la Francophonie conduite par Aichatou Mindaoudou Souleymane, ancienne ministre des Affaires étrangères du Niger, arrivera au Togo dans un contexte de tension.
La coalition de 14 partis d’opposition a appelé à de nouvelles manifestations massives les mercredi 4 et jeudi 5 octobre pour exiger des réformes constitutionnelles, après des semaines de mobilisation populaire contre le régime de Faure Gnassingbé qui ont déjà fait 4 morts et dizaines de blessés.
Selon les organisateurs, la manifestation de mercredi sera un « ultime avertissement » et celle du lendemain une « marche de la colère ».
Ils entendent également dénoncer « les répressions sauvages » des manifestations d’août et septembre, qui ont fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés dans le nord du pays.
L’opposition togolaise réclame depuis quelques années le retour à la constitution de 1992, qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels, mais modifiée à plusieurs reprises depuis lors.
Début septembre, le gouvernement avait tenté un geste d’apaisement en soumettant au vote du Parlement un projet de réforme constitutionnelle prévoyant notamment la limitation à deux mandats présidentiels.
Mais sa non-rétroactivité, qui permettrait au président Faure Gnassingbé qui effectue son troisième mandat, de briguer deux mandats à partir de 2020, est rejeté par l’opposition. Cependant, la modification de la Constitution, basée sur le projet de loi du gouvernement, fera l’objet d’un référendum d’ici la fin de l’année, selon une source proche de la présidence.