Kenya- présidentielle: L’opposition dénonce les tentatives de « modifier les règles du jeu »
L’opposition kényane a claqué la porte des discussions avec la Commission électorale (IEBC) en vue d’aplanir les différends avec le pouvoir, une situation provoquée, selon elle, par la volonté du parti au pouvoir d’adopter en urgence des amendements à la loi électorale qui entreraient en vigueur dès l’élection présidentielle du 26 octobre.
Le parti au pouvoir Jubilee a en effet déposé des amendements à la loi électorale qui devaient être examinés en première lecture jeudi selon une procédure accélérée. L’opposition a donc quitté la table des discussions, dénonçant « le fait que les règles du jeu soient modifiées en cours de route …révélateur de l’arrogance de la coalition Jubilee » (au pouvoir).
« Nous n’avons d’autre alternative que de quitter cette réunion », a déclaré à la presse l’un des leaders de la coalition d’opposition Nasa, le sénateur James Orengo.
Selon ce sénateur, ces amendements soutenus par la coalition au pouvoir visent à rendre légales « les irrégularités et illégalités » soulevées par la Cour suprême dans son jugement. Ce que rejettent plusieurs cadres de Jubilee, expliquant que les amendements visaient seulement à régler les « lacunes » du texte actuel.
Cependant, certains responsables religieux ont publiquement condamné la démarche du parti au pouvoir. Selon le chef de l’Eglise anglicane au Kenya, l’archevêque Jackson Ole Sapit, « c’est une voie inacceptable car elle conduira à la mutilation de la Constitution et l’affaiblissement de nos institutions ».
De son côté, le président de la Commission électorale Wafula Chebukati, a précisé que la commission continuait ses préparatifs malgré l’échec de la réunion de conciliation.
La Nasa, la super-alliance qui coalise les opposants, a appelé à des manifestations tous les vendredis et lundis devant le siège de l’IEBC dans le centre-ville de Nairobi.
Selon ses initiateurs, le mouvement se poursuivra ensuite jusqu’à la démission des membres de la commission électorale (IEBC), jugés responsables du ratage électoral du 8 août. Ils demandent un remaniement en profondeur de la commission électorale et de nouveaux fournisseurs pour le matériel électoral et la composante électronique du scrutin.