Ghana : Arrivée des premiers réfugiés togolais fuyant les répressions
Les premiers réfugiés togolais, près de 300, fuyant la répression des manifestations populaires contre le pouvoir en place, sont arrivés au Ghana depuis la semaine dernière, a déclaré une source officielle ghanéenne.
Selon Tetteh Paddy, directeur du Conseil ghanéen pour les réfugiés, ces togolais sont arrivés dans le district de Chereponi (nord-est du Ghana), à la frontière entre les deux pays. « Ils continuaient aujourd’hui (mercredi) à franchir la frontière, même si c’est en moins grand nombre ».
Tahiru Abdul Razak, le chef du district de Chereponi, a déclaré à la presse que ces départs du Togo sont dus aux « manifestations à Mango (Togo) ». « Ils ont été frappés, et ils ont eu peur d’être tués. Hier (mardi), la pression était trop forte, car ils ont entendu dire que d’autres manifestations étaient prévues », a-t-il dit.
Depuis le début de la crise, en août dernier, les violences ont fait au moins quatre morts dans le pays. Les manifestations de la semaine dernière ont été particulièrement réprimées et l’opposition et la société civile ont dénombré des dizaines de blessés dans le nord du Togo.
L’opposition togolaise a annulé ses marches, qui étaient prévues cette semaine, pour se « consacrer à la visite aux populations éprouvées par les répressions » et invite désormais à une journée « Togo mort » vendredi 29 septembre.
Opposition et gouvernement sont notamment opposés sur la mouture d’un texte de réforme constitutionnelle qui doit être soumis à referendum dans les mois à venir.
Il prévoir de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Toutefois, l’opposition le rejette en raison de sa non-rétroactivité, ce qui permettrait notamment au président Faure Gnassingbé de se représenter aux élections de 2020 et 2025.
L’opposition réclame donc le départ du président Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé le Togo pendant 38 ans.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé cette semaine, les acteurs politiques togolais « à s’engager dans un dialogue constructif dans le cadre de discussions sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles ».