Kenya: La police enquêtera sur les « irrégularités » de la commission électorale
Le parquet Kenyan a ordonné samedi une enquête sur l’IEBC la commission électorale, suite aux « irrégularités » et actes « illégaux » présumés commis dans le déroulement de la présidentielle d’août. Ces griefs formulés par la Cour suprême dans un arrêt, avait conduit la plus haute juridiction du pays à invalider la réélection du président sortant, Uhuru Keneyatta.
Selon le directeur des poursuites publiques Keriako Tobiko, une enquête complète sur l’IEBC devrait être bouclée dans un délai de 21 jours. L’enquête a été confiée à la police et à l’agence anti-corruption.
Cette enquête fait suite à la décision d’invalidation de l’élection présidentielle du 08 août dernier. La cour suprême avait en effet, sévèrement blâmé l’IEBC pour sa gestion des élections, évoquant des irrégularités dans la transmission des résultats ainsi que des « problèmes institutionnels systémiques » au sein de cette institution.
Autre reproche : le refus de l’IEBC d’obtempérer à l’injonction de la Cour, qui réclamait l’accès à ses serveurs pour vérifier des accusations de piratage affectant la transmission des résultats. « Notre ordonnance était une opportunité en or pour l’IEBC de présenter devant la Cour des preuves pour discréditer les affirmations du plaignant », l’opposant Railla Odinga, a déclaré la juge Mwilu.
Le directeur des poursuites publiques a également décidé que la police et l’agence anti-corruption devaient enquêter sur des allégations formulées par la coalition d’opposition (Nasa) contre onze membres de l’IEBC, accusés notamment d’infractions.
L’opposition a conditionné sa participation à la nouvelle élection, reportée au 26 octobre, à la démission de plusieurs membres de l’IEBC. Les partisans de Odinga réclament également un changement de fournisseur de matériel électoral, ainsi que la diffusion en direct des résultats de chaque circonscription.
D’un autre côté, le président Kenyatta a exclu tout remaniement en profondeur de l’IEBC et continue de critiquer la Cour suprême, l’accusant d’avoir perpétré un « coup d’Etat » en invalidant sa réélection.