Protestations de députés sénégalais contre la détention de Khalifa Sall
Des députés de l’opposition sénégalaise ont profité ce jeudi, de l’installation de la nouvelle Assemblée nationale pour protester contre le maintien en détention du maire de Dakar, Khalifa Sall, empêché de siéger malgré son élection aux législatives du 30 juillet.
Khalifa Sall, maire de Dakar depuis 2009 est en prison depuis le 7 mars pour «détournement de fonds publics». Mais ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du Parti socialiste (PS), membre de la coalition au pouvoir, et de la majorité présidentielle, qu’il critique depuis plusieurs années.
Le maire de Dakar qui é été élu député à la tête d’une coalition de plusieurs partis de l’opposition aux législatives largement remportées par la majorité présidentielle, précisent ses avocats dans une lettre ouverte publiée jeudi, qu’il est «couvert par l’immunité» parlementaire et que sa détention le prive «de la possibilité d’exercer son mandat que le peuple souverain lui a donné».
A la tribune de l’hémicycle un député de sa coalition, Cheikh Bamba Dièye a également regretté qu’il n’ait pu se rendre à la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée «malgré son immunité parlementaire». Il s’agit d’une «violation flagrante» de ses droits, a ajouté M. Dièye sous les huées des députés de la majorité.
Aïssata Tall Sall, elle aussi membre de l’opposition, un temps avocate de Khalifa Sall, estime que la justice aurait dû prendre ses responsabilités pour lui permettre d’être à l’Assemblée nationale, ajoutant que «les juges auraient dû le laisser venir siéger et accomplir son mandat de député».
A l’extérieur de l’Assemblée, les militants de l’opposition demandaient également la libération de leur leader, sous une forte présence policière.
Opposant au président Macky Sall, dont il devrait être l’un des concurrents à la présidentielle de 2019, Khalifa Sall est accusé de «détournement de fonds publics», portant sur des dépenses «non justifiées» de plus de 2,7 millions d’euros prélevés pendant plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de sa mairie, ce qu’il nie.