La CPI presse la Libye à lui livrer un commandant militaire
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda a pressé la Libye d’extrader Mahmoud Al-Werfalli, un commandant militaire libyen qui fait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt international, pour son implication présumée dans la mort de 33 civils en Libye.
Dans un communiqué publié mercredi, « la procureure Fatou Bensouda réitère son appel pour que Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, une suspect recherché par la CPI, soit arrêté et remis à celle-ci sur le champ».
Un mandat d’arrêt a été émis par la CPI le 15 août dernier à l’encontre du commandant militaire, qui serait responsable «de meurtre en tant que crime de guerre» dans le contexte du conflit armé non international en Libye.
Parmi les pièces fournies à la CPI, figure entre autres, une vidéo dans laquelle on verrait Mahmoud Al-Werfalli en train d’ouvrir le feu sur une personne désarmée portant une capuche et s’adressant ensuite à son cadavre pour lui dire notamment qu’il était sous l’emprise de « Satan ».
Dans une autre vidéo, il serait vu en train de lire un document et d’ordonner à un peloton d’exécution de tirer sur 15 personnes portant des combinaisons orange et des capuches noires, rapportent les juges.
Mme Fatou Bensouda avait alors « exhorté » les autorités libyennes « à faire tout ce qui était en leur pouvoir » pour procéder à l’arrestation du suspect « sans plus tarder ». Or selon des informations en sa possession, il serait « en fuite et aurait été impliqué dans d’autres meurtres » après la délivrance du mandat d’arrêt, alors que l’armée nationale libyenne avait officiellement affirmé avoir arrêté M. Al-Werfalli.
La Libye a sombré dans le chaos depuis la chute et la mort de Mouammar Kadhafi, des autorités rivales et de nombreuses milices se disputant le pouvoir.
Mahmoud Al-Werfalli, né en 1978, est un des commandants d’Al-Saiqa, une unité d’élite qui a fait défection de l’armée nationale libyenne après le soulèvement contre le Mouammar Kadhafi en 2011. Cette unité est proche du général Khalifa Haftar qui dirige le gouvernement (non reconnu par la communauté internationale) de Tobrouk basé dans l’est de la Lybie.
Le Conseil de sécurité des Nations unies avait saisi la Cour en février 2011 pour qu’elle enquête sur les crimes commis en Libye pendant la révolte populaire ayant mené, après l’intervention militaire occidentale, à la chute de Mouammar Kadhafi et de son régime.