L’opposition tanzanienne accuse le président Magufuli d’être derrière l’attaque contre un député
Le principal parti de l’opposition en Tanzanie a accusé publiquement ce mardi, et pour la première fois, le président John Magufuli et son gouvernement d’être responsables de l’attaque du domicile du numéro deux de l’opposition, Tundu Lissu, grièvement blessé par balles.
Lors d’une conférence de presse mardi à Dar es-Salaam, Benson Kigaila, chargé des questions de défense et de sécurité auprès de la direction du parti Chadema, a déclaré que «le gouvernement est impliqué dans cet attentat qui a eu lieu à midi à sa résidence de Dodoma »,la capitale administrative, dans le centre du pays.
Selon le conférencier, «Magufuli et son gouvernement haïssaient Tundu Lissu parce qu’il ne cesse de critiquer, au parlement et en dehors, la gouvernance du président Magufuli», affirmant que le président a déclaré publiquement, et à plusieurs reprises, « qu’il n’y aurait plus d’opposition» aux prochaines élections générales de 2020.
Le député Tundu Lissu, également bâtonnier de l’Ordre des avocats, est en effet, l’un des plus virulents critiques du président John Magufuli. Il a d’ailleurs été arrêté au moins six fois depuis le début de l’année et est poursuivi pour «sédition» dans plusieurs affaires en cours devant les tribunaux.
Il avait été touché à l’estomac et à un pied, et se trouvait jeudi soir dans un état «critique», mais le lendemain, son parti a assuré que son état de santé s’était amélioré.
«Ni la police, ni le gouvernement ne nous inspirent confiance pour une enquête (…), nous demandons une enquête indépendante par des enquêteurs étrangers», a martelé pour sa part le vice-président du Chadema, Abdallah Safari.
Le président Magufuli s’était pourtant dit «choqué d’apprendre la nouvelle de l’attaque contre Tundu Lissu » et ordonné «que les forces de l’ordre recherchent et traduisent en justice, toutes les personnes impliquées dans cet acte sauvage».