L’ex-président sénégalais Wade renonce à son titre de député
Dans une lettre adressée dimanche au secrétaire général de son parti, l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, l’un des principaux opposants au président Macky Sall, a annoncé qu’il renonçait à siéger à l’Assemblée nationale, où il avait été élu le 30 juillet.
« Je présente ma démission de l’Assemblée Nationale, la raison pour laquelle je ne serai pas présent à la séance d’ouverture solennelle convoquée jeudi», écrit l’opposant sénégalais âgé de 91 ans, dans sa correspondance relayée lundi par la presse locale.
Revenant sur les raisons de sa démission, Abdoulaye Wade, précise qu’il s’«était présenté à la compétition uniquement pour soutenir» son parti, «le Parti Démocratique Sénégalais» et la coalition d’opposition qui faisait face au parti au pouvoir.
L’ancien chef de l’État sénégalais considère ainsi sa mission accomplie au sein de son parti et de la coalition. «Mon parti, notre coalition et moi-même, avons constaté la fin de ma mission qui est terminée avec l’arrêt du Conseil constitutionnel publiant les résultats controversées des élections», dit-il.
Wade qui réside habituellement en France, était retourné spécialement au Sénégal pour participer aux législatives. Lors de la campagne de trois semaines émaillée d’incidents, il avait multiplié les attaques contre son successeur, le président Macky Sall.
Face à une opposition divisée, la coalition soutenant le président Macky Salla a glané 125 sièges à l’Assemblée nationale alors que la liste d’Abdoulaye Wade n’a pu remporter que 19 sièges sur un total de 165 députés que compte le parlement sénégalais.
Pourtant, selon certains observateurs, Wade cherchait à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour l’opposition, afin d’obtenir une amnistie pour son fils Karim, ancien ministre, condamné en 2015 à six ans de prison pour «enrichissement illicite», avec en ligne de mire, son éligibilité à l’approche de la présidentielle de 2019. Karim Wade a été gracié en juin 2016 par le président Sall et réside depuis lors à l’étranger.
Au total, quatorze partis seront représentés à l’Assemblée nationale, avec, pour la première fois, 15 députés représentant les Sénégalais de la diaspora.
Mais le maire de Dakar, Khalifa Sall en prison depuis un peu plus de six mois, pour un détournement présumé de fonds publics, sera absent pour la rentrée parlementaire.