Le gouvernement ivoirien accuse des pro-Gbagbo de vouloir déstabiliser le pays
Le gouvernement ivoirien affirme que des proches de l’ancien président Laurent Gbagbo sont les instigateurs d’un «projet de déstabilisation» du pays à travers une série d’attaques, ces derniers mois, contre des postes de police et de la gendarmerie.
Jeudi à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil National de Sécurité (CNS) présidée jeudi par le chef de l’État Alassane Ouattara, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité, a qualifié d’«instigateurs» de ce projet de déstabilisation, Stéphane Kipré, gendre de l’ex-président, et Pickas Damana, un ex-responsable des «Jeunes Patriotes», un mouvement pro-Gbagbo accusé de nombreuses violences pendant la période de crise en Côte d’Ivoire (2002-2011).
Au dire du ministre, « ces personnes instrumentalisent et arment certains démobilisés et militaires déloyaux», pour conduire leur «projet de déstabilisation».
Le ministre de l’intérieur a assuré que les enquêtes ont permis d’arrêter trente cinq suspects, parmi lesquels, six militaires et sept personnes présentées comme des « miliciens » qui remis en liberté à la faveur du processus de dialogue politique et de la réconciliation nationale.
Diakité a indiqué que le gouvernement « avisera » de l’éventualité de lancer des mandats d’arrêt contre ceux qu’il désigne comme les commanditaires de ces attaques. Stéphane Kipré et Pickas Damana, sont en exil hors de la Côte d’Ivoire.
L’année 2017 est particulièrement chargée pour le gouvernement du président Alassane Ouattara, au plan sécuritaire. Après des mutineries dans l’armée, les attaques contre les postes de police et de la gendarmerie, et une série d’évasions de prisonniers survenue depuis un mois. La dernière évasion remonte au dimanche 03 septembre, lorsque 98 détenus de la prison de Katiola (centre) se sont échappés, dont une quarantaine ont été rattrapés selon les autorités.
Le ministre de l’Intérieur a assuré que des mesures étaient prises pour renforcer la sécurité autour des bâtiments carcéraux.
Excédés par ces problèmes de sécurité, notamment les attaques des «coupeurs de route», des bandits armés qui braquent les automobiles et les camions, les habitants de la ville Katiola ont bloqué jeudi matin, le principal axe routier du nord de la Côte d’Ivoire, qui mène vers le Burkina Faso et le Mali voisins.