L’opposition sud-africaine tente à nouveau de faire tomber le président Zuma
Après avoir échoué à plusieurs reprises devant la justice et le Parlement, d’obtenir le départ du président Jacob Zuma, mis en cause dans une série de scandales de corruption, l’opposition sud-africaine a tenté ce mardi, de faire avancer les élections générales, normalement prévues en 2019, en présentant une motion dans ce sens.
Le principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA) a présenté mardi, cette motion devant le Parlement visant à avancer les élections générales.
«Nous ne pouvons pas nous permettre de garder ce gouvernement pendant encore deux ans. L’Afrique du Sud mérite un nouveau départ», a insisté John Steenhuisen, le chef du groupe parlementaire de la DA, ajoutant qu’«on ne peut plus faire confiance à l’ANC pour gouverner».
Mais au terme des débats, la motion, qui n’était pas soutenue par les autres partis hostiles au président Zuma, a été, sans surprise, rejetée par 229 voix contre et 83 pour.
Fort de sa majorité au parlement, l’ANC a encore mise en échec cette nouvelle tentative de l’opposition de déposer son leader. En effet, depuis des mois, ses adversaires essaient en vain de faire tomber le chef de l’Etat, qui doit normalement se retirer en 2019 à l’issue de son second mandat de cinq ans à la tête du pays.
Mais Zuma n’est certainement pas au bout de sa peine. Car parallèlement à ce débat, plusieurs partis de l’opposition ont défendu devant la Cour constitutionnelle la nécessité, selon eux, d’engager au parlement, une procédure de destitution contre le président «escroc».
«Nous demandons à la Cour d’ordonner au Parlement d’examiner» si le président doit être destitué ou non, a déclaré devant la plus haute juridiction du pays Tembeka Ngcukaitobi, l’avocat du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF).
Le président Zuma est sous la menace de la réouverture de 783 charges de corruption dans une vieille affaire de contrat d’armement. Il est aussi soupçonné de collusion avec une richissime famille d’hommes d’affaires, les Gupta, qui est soupçonné d’avoir d’influencer la gestion des affaires de l’Etat.
En août, lors de la dernière motion de défiance présentée par l’opposition, une trentaine de députés de l’ANC avaient voté en faveur de la motion, illustrant les divisions entre pro et anti-Zuma au sein de son propre parti.