Immigration clandestine : Le Tchad et le Niger demandent à l’UE plus d’appuis financiers
Lors d’un mini-sommet sur la crise migratoire à Paris ayant réuni plusieurs dirigeants africains et ceux de l’Union Européenne (UE), les présidents tchadien et nigérien Idriss Deby Itno et Mahamadou Issoufou ont insisté ce lundi sur la nécessité du développement pour lutter contre la crise migratoire et souhaité davantage de financements de leurs partenaires européens.
Lors de cette rencontre sur la crise migratoire, le président tchadien Idriss Deby Itno a relevé que «le problème fondamental restera toujours le développement (…), il faut des ressources».
La proposition du président français Emmanuel Macron, est de lancer la procédure d’asile en Afrique, «dans des zones identifiées, pleinement sûres, au Niger et au Tchad, sous supervision du HCR » (Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés).
«On est habitué à des annonces de nos partenaires depuis des années. Nous voulons des choses concrètes», a encore insisté le président tchadien, soulignant la nécessité de solutions à long terme.
Selon son homologue du Niger Mahamadou Issoufou dont le pays a mis en œuvre depuis 2015, un plan pour réduire les flux migratoires, «il ne faut pas faire que de la répression, il faut une dimension développement», car, a-t-il dit, «il est insupportable que des milliers d’Africains viennent mourir dans le désert et en Méditerranée».
Face au problème des «ressources» souligné par la partie africaine, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a fait remarquer qu’«il n’y a pas besoin d’inventer un nouveau plan Marshall», rappelant que l’UE et les pays membres investissaient annuellement 20 milliards d’euros sur le continent.
Une feuille de route a été adoptée à l’issue de ce mini-sommet qui a réuni les dirigeants tchadien, nigérien, libyen, français, italien, allemand, espagnol et l’UE.
Conformément à cette feuille de route, une « mission conjointe » sera prochainement envoyée au Niger et au Tchad, souligne la déclaration finale, en promettant de « continuer à soutenir » ces pays sur plusieurs plans : contrôle des frontières, lutte contre les réseaux de passeurs.