Démission d’une ministre gabonaise éclaboussée par une affaire de corruption
La ministre déléguée auprès du ministre d’Etat, ministre du Budget et des comptes publics du nouveau gouvernement gabonais Irène Patricia Boussamba a été contrainte à la démission, moins d’une semaine après sa nomination, pour son implication présumée dans une affaire de corruption.
Selon le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, Mme Boussamba a renoncé à son poste de ministre déléguée auprès du Budget «pour convenances personnelles avant le premier conseil des ministres de vendredi» dernier.
Mais selon d’autres sources bien informées, la ministre déléguée aurait été forcée de démissionner par le Premier ministre qui aurait découvert qu’elle était citée dans une vaste affaire de détournement de biens publics impliquant le riche homme d’affaires italien Guido Santullo.
L’homme d’affaires aurait corrompu plusieurs hauts cadres gabonais pour décrocher des marchés publics et réclame pour sa part, 350 milliards de francs CFA (533,5 millions d’euros) d’impayés au Gabon pour des travaux de BTP.
Le porte-parole a confirmé que Mme Boussamba avait été entendue par la justice gabonaise, dans cette affaire de corruption. Avant sa nomination, elle occupait les fonctions de secrétaire particulière de l’ancien ministre du Budget, Magloire Gambia, actuellement en prison dans le cadre d’une opération mains propres baptisée «Mamba», lancée en janvier par la justice.
Outre Ngambia, l’ex-ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou, et l’ancien directeur général des douanes, Alain Ossamy Djoubi, sont actuellement écroués dans le cadre de l’opération Mamba.
Suite à sa réélection à la tête du Gabon, le président Ali Bongo a décidé de renforcer la lutte contre la corruption et d’assainir les finances publiques.
Une Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite a révélé que près de 2.760 milliards de francs FCA (4,2 milliards d’euros) ont été détournés des caisses de l’Etat entre 2006 et 2012 à la suite de détournements de fonds et de surfacturations de la part d’entreprises ou de particuliers.