Gabon : Onze partisans de Ping interpelés par la police lors d’une manifestation
Onze partisans de l’opposant Jean Ping ont été interpellées vendredi au Gabon, lors de marches de protestation organisées dans diverses villes du pays, deux jours avant le premier anniversaire du scrutin qui aconduit à la réélection contestée du président sortant Ali Bongo Odimba.
Le procureur de la République Steeve Ndong Essame Ndong a indiqué dimanche, avoir été «informé de huit interpellations à Libreville».
«Il y a eu trois interpellations à Port-Gentil, qui ont eu lieu au cours d’une marche non autorisée vendredi», a pour sa part ajouté Fabrice Bebelet Oyingha, procureur du tribunal de première instance de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon.
Le ministère de l’Intérieur a déclaré dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, que «toutes les personnes interpellées seront déférées au parquet».
Il s’agit de partisans de l’opposant Jean Ping, qui continue de se proclamer «président élu» du Gabon. Des heurts ont opposé vendredi ses partisans aux forces de l’ordre lors de marches, deux jours avant le premier anniversaire de l’élection présidentielle qui a vu la victoire contestée du président Ali Bongo Ondimba.
Suite aux appels à manifester diffusés sur les réseaux sociaux et par Jean Ping lui-même, dans la capitale, Libreville, entre 100 et 200 manifestants qui avaient quitté le QG de l’opposant Jean Ping avec l’intention de «marcher vers la présidence», ont été dispersés par une charge des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
A Port-Gentil, la deuxième ville du pays, les forces de sécurité avaient également dispersé une marche dite «pacifique».
Selon des organisateurs de ces marches, des demandes d’autorisation de manifester pour vendredi, déposées dès mercredi auprès des gouvernorats, n’ont pas reçu de réponse.
L’atmosphère politique au Gabon demeure tendue depuis la réélection d’Ali Bongo le 27 août 2016. Son rival Jean Ping qui a refusé de participer au dialogue national organisé par le camp présidentiel, continue de se proclamer «président élu» et dénonce un «coup d’Etat militaro-électoral».
La semaine dernière, Ali Bongo a nommé un leader de issu de l’opposition, au poste de vice-président, crée en 2009 au Gabon. Il s’agit de Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien candidat à l’élection présidentielle et vice-président du dialogue politique national (au nom de l’opposition)..