Kenya-Présidentielle : L’opposant Raila Odinga s’en remet à la Cour suprême
La coalition d’opposition, la National Super Alliance (NASA), par la voix de son leader Raila Odinga, a annoncé ce mercredi lors d’une conférence de presse à Nairobi, qu’elle compte saisir la Cour suprême pour contester la victoire proclamée du président sortant Uhuru Kenyatta lors des élections générales du 8 août.
L’opposant Raïla Odinga, 72 ans, qui affirme que le score qui a permis la réélection du président Uhuru Kenyatta est le fruit d’une manipulation du système électronique de transmission et de comptage des voix utilisé par la Commission électorale. Il ajouté avoir décidé de s’en remettre à la Cour suprême pour «montrer au monde comment les chiffres étaient préparés pour déclarer Uhuru Kenyatta vainqueur».
La NASA avait d’abord écarté de porter son contentieux en justice, malgré d’importantes pressions internationales en ce sens. L’opposition se méfie car en 2013, Odinga avait déjà saisi la Cour Suprême pour contester l’élection de son rival Kenyatta dès le premier tour du scrutin, mais la Cour en avait finalement validé le résultat.
« Notre décision d’aller en justice constitue une deuxième chance pour la Cour suprême. La cour peut saisir cette chance pour se racheter ou, comme en 2013 elle peut aggraver les problèmes auxquels la Nation est confrontée », a-t-il expliqué.
Malgré un succès mitigé de la journée ville morte de lundi, M. Odingaa encore une fois appelé à diverses formes de manifestations pacifiques, rappelant que la Constitution de 2010, dont il fut l’un des grands artisans, protégeait le droit de manifester, de faire grève et de recourir à la désobéissance civile.
« …Nous battrons le tambour et ferons tout ce qui est possible pour attirer pacifiquement l’attention sur ces injustices électorales flagrantes », a-t-il martelé.
La Commission électorale indépendante (IEBC) a donné gagnant Uhuru Kenyatta dès le premier tour avec 54,27% des suffrages, contre 44,74% pour son rival, l’opposant Raïla Odinga.
Des violences postélectorales ont provoqué au moins 24 morts, une centaine selon les opposants, dans les bastions de l’opposition, notamment à Kibera et Kisumu. Une fois saisie, d’ici l’expiration du délai légal vendredi, la Cour suprême disposera de 14 jours pour rendre son arrêt.