Arrestation de plusieurs anglophones au Cameroun présentés comme des «terroristes»
Cinq personnes, présentées comme des « indépendantistes » de la minorité anglophone du Cameroun, qui voulait «perpétrer des attaques contres des forces de défense et de sécurité, des responsables militaires et des autorités administratives», ont été arrêtées début août, a annoncé le porte-parole du gouvernement camerounais.
Lors d’une déclaration télévisée mercredi, le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary a indiqué que le «commando» composé de membres du « Liberation Movement of Southern Cameroon » (Mouvement de libération du Cameroun du Sud), le « bras armé » de l' »Ambazonie », nom de la république indépendantiste, a été arrêté les 2 et 3 août dans la région anglophone du Nord-Ouest, alors qu’il s’apprêtait à «perpétrer des attaques contres des forces de défense et de sécurité, des responsables militaires et des autorités administratives».
L’un des hommes arrêtés, Alfred Ngyah Dasi, un Nigérian d’origine camerounaise, a été présenté comme le chef du « Liberation Movement of Southern Cameroon ». Selon Tchiroma, les policiers ont découvert «dissimulé dans un bunker, plusieurs effets militaires», lors d’une perquisition chez lui.
Certains anglophones veulent créer une république indépendantiste pour rompre avec la majorité francophone du pays. Depuis novembre 2016, cette minorité qui représente environ 20% de la population camerounaise estimée à 22 millions, proteste contre ce qu’elle appelle sa marginalisation.
Le gouvernement de Paul Biya, au pouvoir depuis près de 35 ans, réprime les contestations de la minorité anglophone. Plusieurs leaders anglophones sont écroués depuis des mois et font actuellement l’objet d’un procès pour « terrorisme ». Une nouvelle audience est prévue le 31 août.
Cette crise, exacerbée début 2017 avec une coupure de trois mois d’Internet dans les zones frondeuses, « pourrait affecter l’élection présidentielle » prévue fin 2018, selon un rapport du centre d’analyse International Crisis Group (ICG), publié début Aout.