Kenya-Présidentielles : Kenyatta donné en tête et son rival Odinga dénonce un «piratage»
Selon des chiffres encore provisoires publiés ce mercredi, par la Commission électorale du Kenya, portant sur les résultats de 95% des bureaux de vote, le président sortant Uhuru Kenyatta est en tête face à son rival Raila Odinga.
Ces résultats provisoires sont déjà contestés par Raila Odinga, dont quatre de ses partisans qui manifestaient ce mercredi, ont été tuées dans deux incidents séparés, après le rejet par l’opposant de ces résultats provisoires.
Selon ces résultats, le président Uhuru Kenyatta remporte 54,32% des suffrages, contre 44,80% pour Raila Odinga sur un total de 14,7 millions de votes comptabilisés. Six autres petits candidats s’en sortent avec moins d’1% du total des suffrages.
Selon la coalition d l’opposition, «le piratage (informatique) a affecté la crédibilité des élections». Les pirates auraient, au dire de l’opposition, manipulé les données et infiltré des programmes à l’intérieur du système.
«Le seul problème, qui a été soulevé par l’opposition concerne la transmission des résultats, pas le processus électoral dans son ensemble. C’est pourquoi la commission va aller plus loin et ne se contentera pas des résultats transmis de manière électronique », a précisé Wafula Chebukati, le président de la commission électorale.
Malgré l’appel au calme du candidat Odinga, des échauffourées ont éclaté à Kisumu, bastion de l’opposition. Au moins deux manifestants ont été tués à Mathare, un quartier de Nairobi, où la police a tiré à balles réelles contre des centaines de manifestants. Selon le chef de la police de Nairobi ces victimes avaient tenté d’attaquer des policiers «avec des machettes».
Dans le comté de Tana River (sud-est), des hommes armés de couteaux ont attaqué un bureau de vote où le comptage était encore en cours. Deux d’entre eux ont été tués par la police. La police anti-émeute, déployée dans plusieurs bidonvilles de la capitale, est intervenue à plusieurs reprises, dans le nord-est de la ville.
Les missions d’observation internationales, dont celles de l’Union européenne et de l’Union africaine, ont appelé dans un communiqué conjoint, «tous les citoyens kenyans à rester engagés envers la paix et l’intégrité du processus électoral».
«On est en train de faire venir les procès-verbaux originaux pour vérification avant l’annonce des résultats officiels. Il nous reste cinq jours pour le faire», a insisté mercredi, Chebukati.
En 2007, les protestations après les résultats du scrutin avaient entraîné des violences ayant fait plus de 1.000 morts et un demi-million de déplacés.