Les Kenyans attendus mardi aux urnes pour les élections générales
Quelques 19,6 millions de Kényans sont appelés aux urnes ce mardi pour élire leur président, les gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l’Assemblée nationale.
Des élections générales qui interviennent 10 ans après celles de 2007 marquées par les pires violences depuis l’accession du pays à son indépendance en 1963.
Les craintes de violences ont été ravivées par une campagne faite d’invectives entre l’opposition et le camp du pouvoir. Ces craintes se sont amplifiées depuis l’assassinat d’un responsable informatique de la commission électorale. Vendredi dernier. L’opposition a en outre, accusé la police d’avoir emporté du matériel informatique lors d’un raid musclé dans un de ses locaux devant abriter un centre parallèle de comptage des voix.
Le chef de l’État Uhuru Kenyatta affronte une nouvelle fois le leader de l’opposition Raila Odinga. En 2013, une partie du système électronique s’était effondré, alimentant les soupçons de fraude à l’annonce de la victoire, dès le premier tour, d’Uhuru Kenyatta, fils du père de l’indépendance Jomo Kenyatta.
L’opposant Raila Odinga, 72 ans, qui défend les couleurs de Nasa (National Super Alliance), une coalition regroupant cinq partis de l’opposition, joue certainement sa dernière carte de candidat à l’occasion de cette quatrième tentative.
Affirmant s’être fait voler la victoire en 2007 et en 2013, il a opté pour une stratégie consistant à «protéger ses voix» et n’a cessé de dénoncer de possibles fraudes en préparation.
Le chef de la commission électorale a cependant assuré que le vote électronique, testé avec succès mercredi, ne permettrait pas de telles fraudes.
Le président Kenyatta, 55 ans, et son vice-président William Ruto rejettent les allégations de l’opposition et l’accusent de préparer l’opinion au rejet de leur probable réélection.
Les deux favoris comptent ratisser large dans les groupes ethniques qui leur sont favorables, car le vote au Kenya se joue plus sur la fibre ethnique.
41.000 bureaux de vote sont repartis sur l’étendue du territoire. Les résultats de chaque bureau seront transmis par voie électronique à la commission électorale.
Le scrutin sera sécurisé par quelques 180.000 membres des forces de sécurité et suivie de près par plusieurs observateurs notamment ceux de l’Union européenne.