L’ONU s’inquiète des «arrestations et détentions arbitraires» en RDC
La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a exprimé mercredi, sa profonde préoccupation face aux «restrictions imposées aux rassemblements pacifiques et les arrestations et détentions arbitraires» survenues lundi dernier, lors d’une journée de mobilisation de l’opposition contre le pouvoir du président Joseph Kabila.
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la Monusco, Maman Sidikou s’est déclaré dans un communiqué, «profondément préoccupé par les restrictions imposées aux rassemblements pacifiques et les arrestations qui frappent ceux qui voudraient exprimer leurs opinions politiques, ainsi que par le ciblage de journalistes et la confiscation de leurs matériels».
Les faits évoqués par Sidikou se sont déroulés en début de semaine lors d’une manifestation organisée par le mouvement citoyen «Lutte pour le changement» (Lucha) et qui exige de la commission électorale nationale (Céni) la publication d’un «calendrier électoral tenant compte du délai de décembre 2017», rappelant qu’avec ou sans élections, «le président Kabila n’aura pas un seul jour de plus au pouvoir au-delà de décembre 2017».
Suite à la manifestation de lundi, «les Nations unies ont relevé plus de 120 cas d’arrestations ou de détentions à Kinshasa, Goma, Lubumbashi, Beni, Butembo, Bukavu et Mbandaka», ajoute le communiqué de la Monusco, précisant néanmoins, que la plupart de ces personnes ont été libérées.
De leur côté, Reporters sans frontières (RSF) et son partenaire africain «Journaliste en danger» (JED), avaient déploré mardi, les arrestations de journalistes dans plusieurs villes congolaises lors de ces rassemblements.
Sidikou a par ailleurs exhorté les autorités congolaises «à respecter pleinement les libertés et droits fondamentaux tels que consacrés par la Constitution » du pays.
En RDC, des élections doivent être organisées d’ici à la fin de cette année, conformément à un accord conclu le 31 décembre 2016 sous l’égide de l’Eglise catholique.
Mais en juin dernier, le président Joseph Kabila avait déclaré lors d’un entretien avec un journal allemand, n’avoir «rien promis du tout !» au sujet de ces élections.
En juillet, le président de la Céni avait lui aussi estimé qu’il n’était pratiquement, «pas possible» d’organiser les élections avant la fin de l’année en RDC.