Mandat d’arrêt contre l’ex-présidente malawite Joyce Banda
Les autorités du Malawi ont émis ce lundi un mandat d’arrêt contre l’ancienne présidente Joyce Banda accusée d’être impliquée dans le « Cashgate », un scandale de corruption qui avait secoué le pays en 2013 et précipité sa défaite aux élections de 2014.
Selon James Kadadzera, porte-parole de la police malawite, «les preuves rassemblées par les services fiscaux rendent l’ex-présidente suspecte d’abus de pouvoir et de blanchiment d’argent » dans l’affaire du « Cashgate ».
«Etant donné qu’il y a un besoin d’interroger l’ancienne présidente sur ces crimes supposés, un mandat d’arrêt a été émis à son encontre», ajoute un communiqué de la police.
Le scandale du « Cashgate » a été révélé en 2013quand environ 30 millions de dollars a disparu des caisses de ce petit pays pauvre d’Afrique australe, dans des détournements impliquant des dizaines de fonctionnaires, hommes d’affaires et dirigeants politiques.
A la suite de ce scandale, de nombreux pays étrangers avaient retiré leur aide au pays, une décision désastreuse pour le Malawi dont le budget dépend à 40% de l’aide étrangère.
La Banque mondiale avait également arrêté son aide au pays avant de le reprendre, trois ans après, en mai dernier.L’institution financière avait alors annoncé dans un communiqué avoir débloqué une enveloppe budgétaire directe d’un montant de 80 millions de dollars (72 millions d’euros), suite à « des réformes très importantes » adopté par ce pays.
En effet, cette affaire de corruption avait contribué à la défaite de la présidente Banda lors des élections de 2014 au profit de son adversaire Peter Mutharika, qui s’est engagé à faire de la lutte contre la corruption une priorité.
Selon la presse malawite Mme Banda a quitté le pays après sa défaite électorale en 2014 pour vivre aux Etats-Unis mais souhaitait bientôt rentrer au Malawi.
Un ancien ministre de l’Agriculture, limogé en février, a été arrêté et inculpé mi juillet pour corruption. Il est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin dans un contrat d’importation de maïs.
Dans l’affaire du « cashgate », quatre personnes ont été déjà condamnées à des peines de prison.