La CEDEAO veut limiter à trois le nombre d’enfants maximum par femme d’ici 2030
Les parlementaires des quinze pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Mauritanie et du Tchad ont convenu d’adopter une stratégie visant à limiter à trois le nombre d’enfants par femme afin de faire baisser dans la région, de moitié, d’ici 2030, le taux de fécondité, le plus élevé au monde.
Lors d’une rencontre régionale sur la démographie samedi à Ouagadougou, le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel De Souzaa déclaré qu’il s’agira de faire «baisser de moitié» le taux de fécondité et d’ «arrimer le taux de croissance démographique, trop fort, avec le taux de croissance économique trop modéré».
Selon lui, «la jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu’elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe: elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l’immigration clandestine».
Le président du Parlement burkinabè, Salifou Diallo a pour sa part indiqué que pour atteindre leur objectif, « les parlementaires de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique ».
Selon lui, «il est urgent de contenir la poussée démographique dans l’espace CEDEAO pour promouvoir un réel développement viable et durable».
Diallo a invité ses pairs d’adopter des stratégies dans leurs Etats respectifs, afin de «faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité grâce à l’accès universel à la planification familiale, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et le renforcement des efforts pour améliorer la survie de l’enfant».
«C’est à (nous) qu’il appartient de définir l’équilibre optimal qu’il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l’amélioration de la qualité de vie de la population active», a suggéré de son côté, le président du Parlement du Bénin, Adrien Houngbédji.
Avec un taux de fécondité général de 5,6 enfants par femme, le taux le plus élevé au monde, la population de l’espace CEDEAO se situera, en 2050, autour d’un milliard d’habitants, dont la moitié sera constituée de jeunes, selon les Nations unies.
Cette volonté des parlementaires de la CEDEAO, intervient après la critique du président Français, Emmanuel Macron, sur le nombre d’enfants par femme en Afrique, lors du dernier sommet du G20 à Hambourg en Allemagne.
Pour Macron, le développement de l’Afrique passe par la baisse de la fécondité. «Dans un pays qui compte encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien», avait prévenu le Président français au cours d’une conférence de presse.