Le géant marocain du phosphate accuse l’Afrique du Sud «d’ingérence politique»

Le géant marocain l’Office chérifien des phosphates (OCP) a dénoncé jeudi, dans un communiqué, la décision de la justice sud-africaine de mettre sous séquestre, une cargaison de phosphates partie du Sahara Occidental à destination de la Nouvelle Zélande.

Selon l’OCP, la décision à la mi-juin de la justice sud-africaine de maintenir sous séquestre d’une cargaison de phosphates partie du port de Laâyoun au Sahara marocain, en attendant la tenue d’un procès sur le fond, est un «acte de piraterie politique» et «constitue une ingérence politique» de la part de l’Afrique du sud.

L’OCP qui dénie «à la cour sud-africaine toute légitimité à se prononcer sur le fond» de l’affaire, a précisé, dans son communiqué publié ce jeudi, avoir déposé une «lettre de dénonciation» auprès de la justice de ce pays, car selon la note, la justice sud-africaine «s’arroge une compétence à statuer qui contrevient aux principes élémentaires du droit international».

Le 1er mai, un cargo chargé de phosphate marocain parti de Laâyoune, avait été arraisonné par l’Afrique du Sud, alors qu’il faisait escale à Port-Elizabeth en direction de la Nouvelle-Zélande, le du Front Polisario ayant porté plainte devant un juge sud-africain au motif que ce transport était illégal.

Pourtant dans une affaire similaire au Panama, une action en justice intentée par le Polisario pour saisir une cargaison de phosphates de l’OCP avait été déboutée par la justice locale le 8 juin, selon l’OCP, et le navire avait été finalement autorisé à poursuivre sa route.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est en grande partie sous contrôle du Maroc depuis 1975 au moment où le Polisario ne contrôle que des terrains démilitarisés et transformés en zones tampon par la mission de l’ONU au Sahara «MINURSO» après la signature de l’accord de cessez-le-feu en 1991. Alors que Rabat propose une autonomie sous souveraineté marocaine, les Sahraouis du Front Polisario réclament l’indépendance de ce territoire.

Tout récemment, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita s’était dit «très satisfait» des décisions relatives au Sahara occidental prises par le sommet de l’Union africaine (UA), réuni à Addis Abeba, qui a selon lui, reconnu le «leadership» de l’ONU sur cette question.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *