L’ONU dénombre 80.000 déplacés en six jours de combats dans l’est de la RDC
Le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Maman Sidikou a annoncé lors d’une conférence de presse à Bukavu, que «plus de 80.000 personnes ont fui leurs domiciles suite aux combats entre l’armée et les Maï-Maï du 29 Juin au 05 Juillet dans le territoire de Fizi» au Sud-Kivu dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Ces combats qui opposent l’armée régulière aux miliciens Maï-Maï Yakotumba depuis le 29 juin, obligent selon Sidikou, «ces gens qui sont jetés sur les routes, ces gens qui vivent avec la peur au ventre» à quitter la zone, précisant que «la plupart de ces déplacés sans assistance, sont regroupés essentiellement» dans trois sites d’accueil.
A la même occasion, Sidikou a rappelé aux groupes armés, aux milices et aux forces de sécurité, l’attachement de l’ONU «au respect de droits humains».
La RDC traverse une crise sociopolitique depuis le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au delà de la fin de son mandat. Les violences qui se multiplient à travers le pays ont causé le déplacement d’au moins 3,7 millions de personnes.
Les Maï-Maï Yakotumba, du nom d’un ancien officier de l’armée régulière qui s’est proclamé « général » en affirmant vouloir chasser Kabila du pouvoir, sont des « groupes d’autodéfense » constitués sur une base essentiellement ethnique.
Ils avaient pris le contrôle de quatre localités en un jour, avant d’en être délogés et repoussés cinq jours plus tard par l’armée régulière. Les deux parties avaient utilisé des armes lourdes et légères, tuant au moins douze personnes.
Pratiquement dépourvu d’infrastructures, mais riche en minerais, le territoire de Fizi est une zone traditionnellement hostile au pouvoir de Kinshasa. Il a abrité pendant longtemps le maquis de Laurent-Désiré Kabila, qui avait fait tomber en 1997 l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko.