Paris réaffirme son «amitié» au Tchad suite aux critiques de l’opposition tchadienne
La France considère le Tchad comme un pays «ami et partenaire», a indiqué ce mercredi, le Quai d’Orsay au lendemain d’une lettre ouverte de l’opposition tchadienne dans laquelle elle dénonce le «soutien» de l’Occident au président tchadien, Idriss Déby Itno qui venait d’être erçu à l’Elysée.
Lors du point de presse quotidien tenu mercredi au Quai d’Orsay, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Romatet-Espagne, a tenu à souligner que «le Tchad est un pays ami et partenaire».
«Nous saluons son engagement déterminé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel», a-t-elle ajouté, assurant que «la France est attachée, partout dans le monde, au respect des libertés fondamentales. Nous promouvons cette approche dans nos échanges bilatéraux réguliers avec le Tchad».
Le président français Emmanuel Macron a discuté ce mardi avec son homologue tchadien Idriss Déby, du «suivi des décisions du G5 Sahel». La rencontre n’ayant pas donné lieu à des déclarations à la presse.
Cependant, cette rencontre entre les deux chefs d’Etats n’a pas été du goût de tous les Tchadiens notamment ceux de l’opposition. L’Union des jeunes pour le renouveau (UJR) du principal parti d’opposition tchadien, l’UNDR, a publié le jour même, une lettre ouverte critique à l’égard des grandes puissances occidentales, en premier lieu la France pour son «soutien» au «régime illégal et illégitime de Déby». Les dirigeants de l’UJR dénoncent «les fraudes massives et grossières» qui ont entaché les dernières élections.
En France, l’ONG Survie est également montée au créneau pour critiquer la réception de Deby au palais de l’Elysée. Fabrice Tarrit, co-président de Survie, estime dans un communiqué que «voir le nouveau président français recevoir un dictateur emblématique de la Françafrique deux mois après son élection, c’est un signal désolant de continuité avec la politique de ses prédécesseurs».
Partenaire stratégique de la France et de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, le Tchad, l’un des pays les plus pauvres au monde, traverse une crise économique aggravée par la baisse des cours du pétrole en 2014.