RDC : Le Rassemblement propose une transition de six mois sans le président Kabila
Le Rassemblement, principale plateforme d’opposition en République Démocratique du Congo (RDC) dirigée par Félix Tshisekedi suggère une transition de six mois sans le président Joseph Kabila, au cas où les élections ne sont pas tenues à la fin de 2017 comme le prévoit l’accord de la Saint-Sylvestre signé le 31 décembre 2016.
Félix Tshisekedi, fils de l’opposant historique défunt Étienne Tshisekedi, a suggéré lors d’un meeting, l’organisation d’«une courte transition de six mois maximum sans Joseph Kabila », si « au 31 décembre 2017, …il n’y a pas eu de présidentielle ».
« Nous désignerons par consensus une personnalité comme président de la transition (…) mais qui ne peut être candidat à la présidentielle pour conduire le pays aux élections crédibles », a ajouté M. Tshisekedi.
Selon l’opposant, le chef de l’État joseph Kabila use de l’insécurité (dans le centre et l’est du pays, en proie aux violences meurtrières) pour retarder les échéances électorales en RDC et de prendre ces événements malheureux comme prétexte pour être sollicité de « jouer au sapeur-pompier ».
Le vendredi 7 juillet 2017, à Paris, Corneille Nangaa, président de la Céni, avait déclaré que l’organisation de ces scrutins ne sera « pas possible » avant la fin de l’année, « dans les conditions fixées par l’accord » de la Saint-Sylvestre.
« Corneille Nangaa est en train d’aider Joseph Kabila à atteindre son plan de s’éterniser au pouvoir. C’est une provocation. Ce n’est pas responsable », avait alors réagit Augustin Kabuya, porte-parole de l’UDPS, le parti historique de l’opposition congolaise.
La Coalition de 33 ONG qui exige depuis 2016 le respect de la Constitution, avait également condamné, «avec la dernière énergie cette décision unilatérale, illégale et antidémocratique de M. Corneille Nangaa » et juge par ailleurs que cette déclaration « participe subtilement à la pérennisation d’un pouvoir sans légitimité depuis fin décembre 2016 et aggrave la crise politique et sociale en RDC ».
La RDC traverse une crise politique profonde, aggravée par le maintien au pouvoir de M. Kabila qui reste en fonction suite à un compromis qui prévoit l’organisation de la présidentielle, des législatives et des élections locales avant la fin 2017.