Côte d’Ivoire : Deux leaders des démobilisés inculpés et incarcérés
Deux leaders des anciens rebelles ivoiriens démobilisés, ont été inculpés ce mardi pour «trouble à l’ordre public» et placés sous mandat de dépôt à la prison de Bouaké, à la suite de leur récent mouvement d’humeur dans la deuxième ville du pays, épicentre des dernières mutineries.
Selon une source judiciaire de Bouaké,« Amadou Ouattara et Diomandé Megbé ont été inculpés pour trouble à l’ordre publique. Ils ont été placés sous mandat de dépôt jusqu’à leur procès après avoir été déférés au parquet et traduit devant un juge d’instruction ». Selon cette source, « d’autres interpellations devraient avoir lieu ».
Le président du groupe des démobilisés, Amadou Ouattara, et son porte-parole principal, Mégbè Diomandé avaient été tous les deux convoqués à la gendarmerie de Bouaké et «mis aux arrêts» dimanche soir, après que des ex-rebelles démobilisés aient brièvement bloqué une entrée de Bouaké le matin, avant d’être dispersés par la police.
Ils sont environ 6.000 démobilisés selon leur propre décompte, à réclamer une prime de 18 millions de francs CFA par personne.
Selon les affirmations de plusieurs démobilisés, les deux leaders n’étaient pas présents lors de la manifestation de dimanche. Amadou Ouattara l’aurait même, publiquement réprouvée.
« Je suis présentement caché, je souhaite qu’on libère nos camarades. Nous demandons pardon pour qu’ils soient libérés », a déclaré mardi à la presse, Aboudou Diakité le vice-président de ce groupe de démobilisés.
En janvier puis en mai, la Côte d’Ivoire a connu des mutineries d’anciens rebelles devenus soldats dans l’armée, qui ont fini par obtenir de l’Etat 12 millions de FCFA par tête.
Les 6.000 démobilisés réclament eux aussi, depuis des semaines, le paiement d’une somme supérieure aux 12 millions de F CFA obtenus par les mutins. Une revendication rejetée par le gouvernement, qui avait cependant trouvé un compromis avec ces ex-soldats de la rébellion.
Mais un mois et demi plus tard, les démobilisés, protestent désormais contre l’absence d’avancée dans les négociations.