Manifestation contre la Minusca en Centrafrique
Des manifestations pour exiger le départ des contingents mauritaniens et marocains de la Mission onusienne en Centrafrique a réuni plusieurs milliers de personnes à Bambari et à Bria, deux villes en proie à des violences.
Selon les manifestants, les casques bleus de la mission de l’ONU (MINUSCA) en Centrafrique, auraient fourni des équipements militaires aux éléments de l’UPC, l’Unité pour la Paix en Centrafrique, un groupe armé majoritairement Peul, qui commet des exactions contre des civils non musulmans.
Les protestataires qui ont remis une liste de revendications aux autorités préfectorales de la Ouaka afin d’être transmise au gouvernement et aux responsables de la Minusca, ont demandé en même temps, le maintien des troupes portugaises, congolaises, burundaises et gabonaises qui selon eux, assurent bien leur mission.
En réaction à ces manifestations, Vladimir Monteiro, Porte-parole de la Minusca a dit ne pas comprendre «cette stigmatisation de certains contingents qui assurent leur mission de manière professionnelle». »Nous continuerons de travailler avec les autorités et la population pour ramener la RCA vers la Paix, » a-t-il conclu.
La Centrafrique a basculé dans la violence en 2013 avec le renversement du président Bozizé par la rébellion majoritairement musulmane Séléka, entraînant des représailles de groupes anti-balaka se disant défenseurs des Chrétiens.
Même si les interventions des forces Françaises et de la Minsuca ont ramené le calme dans la capitale Bangui, une grande partie du pays reste cependant sous le contrôle de groupes armés.
Une quinzaine de personnes sont mortes samedi dernier à Kaga-Bandoro dans le centre du pays, lors d’échanges de tirs entre des éléments armés de l’ex-Séléka et les Casques bleus de Minusca, faisant au moins 15 morts.
Depuis la fin du mois de mai 2017, les violences ont repris à Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de Nana-Grébizi qui accueille depuis l’automne 2016 près de 20 000 déplacés et où les humanitaires ont de grandes difficultés à travailler.
Après les violences de samedi, Vladimir Monteiro a déclaré que «les forces de la Minusca ont fait leur travail en protégeant les populations civiles des éléments du MPC».