L’Algérie demande à la France de reconnaître les crimes de la colonisation
Dans un message adressé à la Nation à l’occasion des 55 ans de l’indépendance de l’Algérie, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a, de nouveau, demandé ce mercredi, à la France d’admettre officiellement les « souffrances » infligées au peuple algérien sous la colonisation.
«Notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d’hier, la France», a déclaré Abdelaziz Bouteflika qui fait écho aux propos du candidat Emmanuel Macron, désormais président.
En février dernier, alors candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron avait déclaré, lors d’un séjour à Alger, que «la colonisation fait partie de l’histoire française et c’est un crime contre l’humanité».
En novembre 2016, l’actuel président français avait d’abord déclaré: «Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie», avant de rectifier ses propos.
Après l’élection française M. Bouteflika a estimé qu’élisant Macron, les Français ont «distingué un ami de l’Algérie». Une visite du nouveau président français en Algérie a été officiellement annoncée mais aucune date n’a été fixée.
Selon le chef de l’Etat algérien, «le partenariat d’exception» dont l’Algérie et la France ont engagé depuis la visite à Alger fin 2012, du président français François Hollande, «gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l’Histoire».
L’ex-président François Hollande avait en effet, le 20 décembre 2012, solennellement reconnu devant le Parlement algérien « les souffrances » infligées par la colonisation française», sans toutefois formuler d’excuses ou de repentance.
L’Algérie a par le passé réclamé que la France reconnaisse officiellement ses « crimes » en Algérie et s’en excuse, après 132 ans de colonisation française et une guerre d’indépendance sanglante.
A la tête du pays depuis 1999, Bouteflika, 80 ans, a été réélu en 2014 pour un quatrième mandat. Depuis son AVC, son état de santé très fragilisé, fait l’objet de nombreuses spéculations et il ne fait que de brèves et rares apparitions à la télévision d’Etat.