Affaire «des biens mal acquis» : Trois ans de prison et 30 M EUR d’amende requis Teodorin Obiang
Le procureur du parquet national financier de Paris a requis, trois ans de prison, 30 millions d’euros d’amende et la confiscation des biens saisis, dont un immeuble évalué à plus de 100 millions d’euros, ce mercredi, contre le vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, poursuivi par la justice française pour les « biens mal acquis ».
Fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang, ancien ministre de l’Agriculture et des Forêts promu vice-président par son père, Teodorin Obiang Nguema, est poursuivi à Paris pour blanchiment d’abus de biens sociaux et de détournement.
«Pour moi, il n’y a pas de place pour la relaxe», a estimé le procureur avant d’ajouter : « vous avez suffisamment d’éléments pour condamner, dans un dossier qui se caractérise en réalité par sa simplicité». Reste à savoir si le tribunal suivra ou non, son réquisitoire.
«Dans cette affaire, il n’y a que des évidences. L’une d’elles est que le prévenu est richissime et que son peuple est majoritairement très pauvre», avait déclaré Me Jean-Pierre Spitzer, avocat de la partie civile, composée de la Coalition pour la restauration de la démocratie en Guinée équatoriale (Cored) et de Transparency International France.
L’avocat a réclamé 400.000 euros de dommages et intérêts en faveur de la Cored et des 19 partis qui la composent, en cas de condamnation de l’accusé.
L’ambassadeur de Guinée équatoriale en France présent à l’audience mercredi, a soutenu que «la justice française n’est pas supérieure à la justice équato-guinéenne !».
Ce jeudi, ce sera au tour de la défense de Teodoro Obiang Nguema Mangue, composée des avocats Sergio Tomo, Emmanuel Marsigny et Thierry Marembert, de convaincre le tribunal en faveur de la relaxe pure et simple de leur client.
Les Avocats d’Obiang ont d’ores et déjà fustigé, en fin d’audience mercredi, ce procès qu’ils considèrent comme politique, comme le font depuis plusieurs semaines.
«A aucun moment, nous n’avons entendu parler des faits. On fait le procès de la Guinée équatoriale, qu’on qualifie de dictature. On n’est pas dans le droit mais dans la politique», a ainsi déclaré un avocat de la défense, alors que l’audience venait d’être levée.