L’opposant zimbabwéen Mawarire de nouveau interpellé
La police zimbabwéenne a interpellé ce lundi le pasteur Evan Mawarire, l’un des leaders de la contestation anti-Mugabe, accusé d’avoir soutenu publiquement des étudiants en grève, qui ont manifesté le même jour sur le campus de l’université de Harare.
Ces étudiants de la faculté de médecine ont manifesté pour conterster contre l’augmentation de leurs frais de scolarité qui ont littéralement doublé.
Dans une vidéo publié sur Facebook, le pasteur a déclaré qu’il était entre les mains de la police, «à la station de police d’Avondale», un quartier situé dans le nord d’Harare la capitale du Zimbabwe.
Cette arrestation est la deuxième du pasteur Mawarire, qui n’est affilié à aucun parti politique, mais est à l’initiative d’une campagne lancé début 2016 sur les réseaux sociaux visant à protester contre le gouvernement baptisée « #CeDrapeau ».
A travers des vidéos où il apparaissait avec le drapeau zimbabwéen en écharpe, il dénonçait régulièrement les conditions de vie de la population, déclenchant une grande vague de grèves et de manifestations dans le pays. Mais la répression brutale de régime du président Mugabé a peu à peu eu raison du mouvement.
Contraint à l’exil, le pasteur avait été arrêté en février dès son retour à Harare, pour n’être libéré qu’une semaine plus tard contre le versement d’une caution et l’obligation de se présenter deux fois par semaine à la police.
«J’ai été interpellé car je me suis adressé à des étudiants qui protestent contre l’augmentation de leurs frais de scolarité. Je n’ai rien fait de mal», a déclaré M. Mawarire, après cette nouvelle arrestation, confirmée par sa sœur, Teldah Mawarire, et son avocat, Harrison Nkomo.
Selon Allister Pfunde, président de l’association nationale des étudiants, la manifestation des étudiants en médecine pour s’opposer au doublement de leurs frais de scolarité «à deux semaine de leurs examens» est «pacifique».
«La majorité de ces étudiants ne peut se payer de logement décents et de vrais repas « C’était une manifestation pacifique contre cette augmentation qui intervient à deux semaines de leurs examens», s’est-il plaint.
Face à la grève des étudiants, l’université a réagi en ordonnant l’expulsion du campus des manifestants, les accusant notamment d’avoir jeté des pierres sur des bâtiments.