Un soldat somalien condamné à mort pour le meurtre d’un ministre
Un soldat somalien a été condamné à la peine de mort lundi pour le meurtre du plus jeune ministre du gouvernement, même si la défense assurait que l’accusé avait tiré par erreur alors qu’il était chargé de la sécurité d’un autre haut responsable somalien.
Le ministre des Travaux publics Abdullahi Siraji, âgé de 31 ans, a été abattu d’une balle par l’un des gardes du corps du contrôleur général des finances publiques, Nur Jimale, qui a été limogé après l’incident.
Ces derniers se trouvaient à bord d’un pick-up aux abords du palais présidentiel à Mogadiscio ce mercredi 3 mai, lorsqu’ils auraient aperçu une voiture selon eux, en train de les suivre.
Identifié comme une menace, ils auraient donc décidé d’ouvrir le feu sur le véhicule. Les occupants de celui-ci auraient ensuite riposté. Mais en réalité, dans le véhicule visé se trouvaient, les gardes du corps d’Abdullahi Siraji, le ministre des Travaux publics. C’est dans cet échange de tirs que Siraji aurait été mortellement touché.
Le colonel Hassan Ali Nur Shute, président du tribunal militaire a déclaré lundi qu’«après avoir pris en compte les preuves présentées devant ce tribunal, dont les témoignages, les photos du véhicule utilisé, l’analyse de la scène de crime et de l’arme à feu utilisée pour le meurtre, la cour est convaincue que l’accusé est coupable de ce dont il est inculpé» et «le condamne à la peine de mort».
La défense avait de son coté soutenu que l’accusé, âgé de 29 ans et membre de la marine somalienne, avait vu la voiture du ministre approcher de celle du contrôleur général des finances publiques et, ignorant qu’un ministre était au volant, l’avait considérée comme suspecte.
Le président somalien a signé le 11 mai dernier, un pacte de sécurité avec les partenaires internationaux qui vise à poser les fondations d’un pays pacifié et prospère, prévoyant notamment que l’armée nationale assume davantage la sécurité du pays.
Les Shebab continuent de multiplier les attaques à la voiture piégée, obligeant de nombreux responsables, riches somaliens ou étrangers à se déplacer à Mogadiscio escortés de soldats armés ayant souvent la détente facile.