L’opposant angolais Katumbi «devra se présenter devant un juge» à son retour d’exil
Le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré sur les antennes de la Télévision nationale congolaise, que l’opposant en exil, Moïse Katumbi peut rentrer au pays «quand il veut», mais doit se présenter devant un juge, contrairement à la décision du Comité des droits de l’Homme de L’ONU.
«Quel que soit le courrier envoyé par le Haut commissariat, ça ne change strictement rien par rapport aux dossiers qui attendent Moïse Katumbi en RDC», a précisé le ministre congolais de la justice, Augustin Thambwe Mwamba, lors d’une rencontre avec les médias à Genève. «Il peut rentrer au Congo quand il veut» mais «il devra se présenter devant un juge», a-t-il ajouté.
Les propos du ministre tranchent avec la lettre rendue publique en fin de semaine dernière dans laquelle, le Haut commissariat aux droits de l’homme demandait à l’État congolais de prendre les «mesures nécessaires» pour permettre à Moïse Katumbi, candidat déclaré de la prochaine présidentielle en RDC, de participer au scrutin présidentiel prévu avant la fin de l’année.
Une «mesure provisoire» adoptée par l’organisme onusien, qui affirmait que «Moïse Katumbi ne peut pas être arrêté en RDC et peut se présenter à la présidentielle», selon Me Dupont-Moretti, l’avocat de l’opposant en exil.
Katumbi avait lui-même assuré vendredi à Paris que son retour au pays était «imminent» après cette décision qui fait suite à sa plainte à Genève contre le gouvernement du président Joseph Kabila qu’il soupçonne de vouloir l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle, théoriquement prévue avant la fin de l’année.
Le ministre congolais de la Justice a par ailleurs expliqué lundi que ce qui pourrait éventuellement empêcher l’opposant de se présenter à l’élection présidentielle, «ce n’est pas le gouvernement» ni «ses ennuis judiciaires», mais «la Constitution» qui interdit aux candidats de détenir la double nationalité. «S’il y a la preuve qu’il a une nationalité étrangère, il ne peut pas se présenter», à la présidentielle prévue d’ici la fin de l’année que le président Joseph Kabila «veut dans les meilleurs délais», selon M. Mwamba.
En RDC, le mandat du président Joseph Kabila a expiré depuis le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter mais il demeure au pouvoir jusqu’à la tenue de nouvelle élection.