«Biens mal acquis’’ : Ouverture en France du procès du vice-président équato-guinéen
Le procès dit des «biens mal acquis» de Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, accusé de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable, s’ouvre ce lundi à Paris.
Le fils du président Teodoro Obiang, est poursuivi pour blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption suite à une plainte des ONG Transparency International France et Sherpa.
Absent à son procès, il encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement et une amende qui pourrait atteindre quelque 50 millions d’euros au terme de neuf audiences entre le 19 juin et le 06 juillet 2017 au tribunal correctionnel de Paris.
L’opposant Gabriel Nse Obiang, leader de la formation «Citoyens pour l’innovation» (CI), l’un des principaux partis d’opposition équato-guinéen a souhaité dimanche que «justice soit faite» avec «impartialité». «Le processus a commencé, il faut qu’il aille jusqu’au bout», a-t-il ajouté.
Le militant des droits de l’homme Mariano Nkogo Mba, vice-président de l’ONG Centre des études et des initiatives pour le développement de Guinée équatoriale (CEID-GE) dont des membres avaient été arrêtés en avril, puis relâchés, s’est également prononcé en faveur «du procès car il n’y a pas d’eau potable (en Guinée équatoriale), pas d’écoles publiques construites et l’argent est placé dans les paradis fiscaux». «Le voleur doit payer», a estimé ce militant.
De son côté, l’ambassadeur de la Guinée Equatoriale en France, Miguel Oyono Ndong Mifumu, a dénoncé vendredi une «opération de diabolisation des dirigeants équato-guinéens», évoquant un « tribunal médiatique », qui aurait condamné «Teodorin» avant même son jugement.
Déjà, dans un communiqué lu la veille à la télévision d’état, le gouvernement avait « condamné énergiquement les actes d’immixtion et de manipulation » de la justice française.
Pays pétrolier de 1,2 million d’habitants, la Guinée équatoriale est dirigée depuis 1979 par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, réélu avec 93,7% des suffrages à la présidentielle du 24 avril 2016.