Belgique : Plainte pour crime contre l’humanité contre un ministre congolais
Les autorités belges ont décidé d’ouvrir une enquête suite à une plainte pour crime contre l’humanité introduite en Belgique contre le ministre d’État congolais en charge de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba.
La plainte avec constitution de parties civiles a été déposée le 16 mai par plusieurs plaignants, dont Oscar Rachidi, qui préside la Ligue congolaise contre la Corruption et la Fraude (Licof). Elle vise à situer la responsabilité de M. Thambwe Mwamba dans le crash d’un avion civil, abattu par ses troupes quand il dirigeait une rébellion en République démocratique du Congo.
En 1998, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), une rébellion qui affrontait dans l’est du Zaïre les troupes de Laurent-Désiré Kabila, avait par la voix d’un de ses leaders, Alexis Mwamba déclaré sur les antennes de RFI que « la rébellion avait abattu un avion civil avec à son bord 40 militaires et du matériel de guerre alors qu’il atterrissait sur l’aéroport de Kindu ».
Mais selon la compagnie aérienne, l’avion avait à son bord, une cinquantaine de passagers et membres d’équipage, dont des femmes et des enfants qui fuyaient les combats.
Cette nouvelle affaire contre le ministre congolais de la Justice, vient s’ajouter à une autre poursuite dont il fait l’objet aux États-Unis avec Kalev Mutond, chef de l’Agence nationale de renseignement (ANR), dans le cadre d’une plainte pour « torture » déposée par Darryl Lewis, l’ancien conseiller américain en sécurité de l’opposant congolais Moïse Katumbi.
Darryl Lewis était accusé par la justice congolaise d’être un « mercenaire » et avait été détenu en RD Congo pendant plus d’un mois avant d’être relâché et de regagner son pays.
Thambwe Mwamba fait par ailleurs l’objet d’une motion de défiance transmise à l’Assemblée nationale en RD Congo par une cinquantaine de députés pour une série d’évasions de plusieurs prisons du pays, demandant sa démission.
Alors que les sanctions internationale se multiplient contre des proches du président Joseph Kabila, l’ex secrétaire général de l’Onu Kofi Annan et 9 anciens présidents africains ont par ailleurs appelé ce jeudi à la tenue d’élections en 2017 en RDC.