Ouattara : les flux migratoires intra-africains sont supérieurs à ceux entre l’Afrique et l’Europe
Le président ivoirien, Alassane Ouattara a déclaré ce mercredi, devant le Parlement européen que les «les mouvements migratoires intra-africains sont nettement supérieurs en nombre à ceux que l’on observe entre l’Afrique et l’Europe».
Pour étayer ses propos, Ouattara a indiqué qu’«en Côte d’Ivoire, un quart des 24 millions d’habitants sont étrangers», assurant que «l’hospitalité et la générosité ivoirienne» contribuent pour beaucoup au développement des pays voisins.
Les autorités ivoiriennes qui ont récemment indiqué que tous les migrants au départ de la Côte d’Ivoire ne sont pas forcement de nationalité ivoirienne, entendent «faire preuve de solidarité envers toutes ces populations», qui vivent sur le territoire ivoirien, pour limiter l’émigration vers l’Europe.
Pour y parvenir, le président Ouattara a plaidé devant les eurodéputés pour que son pays soit «soutenu afin de continuer à créer des emplois, lui permettant de demeurer une terre d’accueil et d’hospitalité».
Le président ivoirien a par ailleurs, rappelé que la lutte contre l’émigration massive vers l’Europe doit passer par l’«éducation et l’’information» des Africains, qui doivent comprendre «qu’ils sont mieux en Afrique qu’ailleurs».
«Cette jeunesse africaine qui est tentée par l’aventure européenne est souvent victime de réseaux mafieux et d’organisations terroristes, qui se nourrissent de sa vulnérabilité et de sa frustration», selon Ouattara.
C’est pourquoi, dit-il, «nous devons agir envers ces jeunes» qui «doivent être également traités dans le respect de leur dignité».
Le président ivoirien a aussi appelé à des «concertation entre l’Europe et l’Afrique» pour faire face efficacement à «ces événements dramatiques qui causent la mort de milliers de personnes dans les eaux de la Méditerranée et dans le Sahel».
Par ailleurs la chancelière allemande Angela Merkel qui intervenait lundi devant des chefs d’Etat africains présents au G20, a appelé les pays développés à investir massivement en Afrique pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, et réduire ainsi les «flux migratoires illégaux» vers l’Europe.