Zambie : 48 députés de l’opposition suspendus pour 30 jours
Le président du Parlement zambien Patrick Matibini a suspendu 48 députés de l’opposition pour avoir boycotté en mars dernier, un discours du chef de l’Etat Edgar Lungu, qu’ils considèrent, comme n’étant pas légitime.
Les «48 membres du Parlement suspendus de leurs fonctions pour une période de 30 jours à compter du 13 juin», ne seront pas autorisés à entrer au Parlement et ne recevront pas leur salaire le temps de leur suspension, fixée à 30 jours, a déclaré le président du parlement Patrick Matibini.
Le chef du parlement leur a demandé par ailleurs de « démissionner » s’ils ne reconnaissent pas «qu’il y a un gouvernement légitimement élu» dans le pays.
Ces députés sanctionnés sont membres du Parti uni pour le développement national (UPND), dirigé par Hakainde Hichilema, arrêté début avril pour avoir obstrué le passage d’un convoi du chef de l’Etat, son rival à la présidentielle.
Un tribunal zambien a ordonné la semaine dernière, que le chef de l’opposition, soit jugé pour trahison par une juridiction supérieure du pays, un crime passible d’une peine allant de 15 ans de prison à la peine de mort.
L’opposant avait alors déclaré à la presse qu’il était «prêt pour un procès», qualifié selon ses termes de procès «de la haine».
Opposant historique en Zambie, battu cinq fois à la présidentielle, Hakainde Hichilema a toujours refusé de reconnaître sa défaite face au président sortant, qui l’a devancé de 100.000 voix (2,5% des suffrages) lors de la présidentielle d’août 2016. Il continue de contester ces résultats, arguant de fraudes, malgré leur validation par la Cour constitutionnelle.
Ce n’est pas la première fois que l’opposant Hakainde Hichilema est dans le viseur de la justice. En octobre dernier, il avait passé une nuit en détention pour incitation à l’insurrection et de rassemblement interdit.
Les députés du UPND continuent eux aussi de boycotter par divers moyens, les sorties du président Edgar Lungu. Ils avaient notamment refusé d’assister à un discours du président de la république dans l’hémicycle pour dénoncer l’illégitimité de son élection, en août 2016, ce qui leur a valu cette suspension.