L’ONU réclame un « sursaut national » et davantage d’aide en Centrafrique
Le représentant spécial de l’ONU en Centrafrique s’est dit ce lundi « très inquiet de la situation humanitaire déjà critique du pays » estimant qu’elle «pourrait empirer si les autorités centrafricaines ne facilitaient pas le retour dans leurs foyers, des réfugiés et des personnes déplacées».
S’exprimant devant le Conseil de sécurité, Parfait Onanga-Anyanga a par ailleurs appelé les Centrafricains à un « sursaut national » pour trouver une solution politique, et les bailleurs de fonds internationaux à « tenir leurs promesses » pour le plan de réponse humanitaire de l’ONU en Centrafrique, estimé à 399,5 millions de dollars, mais qui n’a jusqu’à présent été couvert qu’à hauteur de 25%.
A la tribune de l’ONU, Onanga Anyanga a aussi rappelé que plus de la moitié des Centrafricains, soit 2,2 millions de personnes, ont besoin d’aide ou sont dans une situation d’insécurité alimentaire. C’est pourquoi « il est essentiel, a-t-il souligné, que tous les partenaires internationaux tiennent leurs promesses envers la RCA (…) afin de consolider les dividendes de la paix et maintenir une Minusca (mission de l’ONU en RCA), forte et dotée des ressources suffisantes pour remplir son mandat ».
Dans son dernier rapport sur la situation en RCA, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait relevé un regain d’affrontements « à connotation religieuse et ethnique » en Centrafrique, une source d’inquiétude d’un possible « embrasement ».
Depuis le renversement du président Bozizé par l’ex-Séléka, entraînant une contre-offensive des anti-Balakas, la Centrafrique a basculé dans les massacres commis pour la plupart par des groupes rebelles dans l’intérieur du pays.
Depuis le départ des troupes françaises, la Minusca forte de 12.500 hommes peine à contrôler 50 à 60% du pays qui reste sous le contrôle des groupes armés.
La force de l’Onu a elle même subi au mois de mai ses plus lourdes pertes depuis son déploiement en 2014. Six Casques bleus ont été tués en mai à Bangassou et sa région, théâtre avec d’autres localités (Alindao, Bria) d’un regain de violences.