Maroc : Une délégation ministérielle revisite Al-Hoceïma pour apaiser les tensions
Une délégation ministérielle marocaine s’est rendue ce lundi après-midi dans la ville d’Al-Hoceïma, épicentre de la contestation populaire qui secoue cette région du nord du Maroc depuis quelques semaines.
La délégation dont fait partie entre autres, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, a tenu avec des responsables locaux de la région une réunion de travail consacrée à la « problématique de l’eau », à la construction d’un barrage et d’une usine de dessalement de l’eau de mer, a indiqué le ministre de l’Equipement Abdelkader Amara.
La réunion s’est déroulée également en présence de la Secrétaire d’Etat Charafat Afilal, du Wali et du président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, respectivement Mohamed El Yaakoubi et Ilyas el Omari.
C’est la deuxième visite en moins d’un mois, de la délégation ministérielle dans la province d’Al-Hoceïma, secouée depuis octobre par un mouvement de contestation populaire qui dit lutter contre la « marginalisation » de cette région du Rif.
Afin de répondre aux revendications exprimées dans la rue, l’Etat marocain a relancé ou accéléré la mise en œuvre de projets d’infrastructures et de relance de l’économie locale qui étaient déjà programmés.
Pour ramener le calme dans cette région du pays, la police a procédé depuis le 26 mai à plus d’une centaine d’arrestations parmi les meneurs de la contestation, dont son leader Nasser Zefzafi.
86 personnes ont à ce jour été présentées à la justice, dont une trentaine ont été emprisonnées pour « atteinte à la sécurité intérieure ». La ville d’Al-Hoceïma et la localité voisine d’Imzouren sont depuis lors en effervescence, avec des manifestations nocturnes quotidiennes pour exiger la « libération des prisonniers ».
Ces manifestations se déroulent la plupart du temps sans incident, mais parfois dans un climat de vive tension alors que la police, omniprésente, tente de prévenir tout rassemblement.
Dimanche à l’appel d’un mouvement islamiste et d’organisations de gauche, une grande marche de solidarité avec le Hirak du Rif organisé à Rabat, avec la participation de 15.000 personnes selon les autorités, et de plus de 52.000 d’après un think-tank marocain (le Tafra).