Une mission de l’ONU à Abidjan pour aider à l’enquête sur une cache d’armes
Des experts de l’organisation des Nations Unies (ONU) sont arrivés ce mercredi à Abidjan, pour aider la justice ivoirienne dans l’enquête sur la cache d’armes découverte dans la résidence du chef du protocole du président de l’Assemblée nationale à Bouaké, a annoncé ce mercredi, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Nabagné Koné, à l’issue d’un conseil des ministres.
L’enquête ouverte par le parquet ivoirien vise surtout à savoir si ces armes découvertes le 15 mai à la résidence de Souleymane Kamagaté, dit « Soul to Soul », chef du protocole de Guillaume Soro, pendant les mutineries qui ont secoué le pays, proviennent des stocks achetés pour la rébellion de 2002 et la défense du président Ouattara lors de la crise post électorale ivoirienne ou si elles ont été acquises plus récemment.
Auditionné à trois reprises, par des enquêteurs de la gendarmerie nationale, Kamagaté a répondu selon un de ses proches, «qu’il n’était ni l’acquéreur ni le propriétaire de ces armes».
Accusé de vouloir déstabiliser avec ces armes le président Alassane Ouattara afin de renforcer sa position en vue de la présidentielle de 2020, Guillaume Soro l’ancien chef de la rébellion de 2002-2011, dont Bouaké était le fief, a confié à Jeune Afrique de cette semaine : « J’ai assumé (la tête) de la rébellion des Forces nouvelles. Ce n’est donc pas pour une cache d’armes que je me serais défilé. Acceptez que je ne m’étende pas au nom du devoir de réserve».
Soro dit avoir demandé à son collaborateur «de faciliter autant que possible le travail des enquêteurs». «(…) Je suis habitué aux procès en sorcellerie. L’essentiel pour moi est d’entretenir la confiance qui existe entre le chef de l’Etat et moi-même», a-t-il ajouté.
A la question des journalistes de savoir à quel niveau se situe l’enquête, le ministre ivoirien de la communication a indiqué mercredi que «le dossier est chez le procureur, c’est la justice qui gère».
Les mutineries qui avaient secoué la cote d’ivoire à la mi-mai, ont fait au total quatre morts et neuf blessés, selon un bilan du gouvernement. Un récent accord a permis de mettre fin au mouvement des mutins.